OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Mark Nuyork, l’homme qui rappait à l’oreille des passants http://owni.fr/2010/08/26/mark-nuyork-lhomme-qui-rappait-a-loreille-des-passants/ http://owni.fr/2010/08/26/mark-nuyork-lhomme-qui-rappait-a-loreille-des-passants/#comments Thu, 26 Aug 2010 19:26:12 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=26236 A chacun de mes déplacements à Miami depuis deux ans, j’ai été interpellée par un jeune artiste qui rappait en bas de Lincoln Road, rue très passante de South Beach.  Il accoste les passants, part en free style, sautille sur place, distribue des CD….Il fait son show. Cette année, je me suis laissée accoster…

Je lui ai demandé de me raconter pourquoi il allait glisser ces CD gratuitement dans les mains des passants

Mark Nuyork est un jeune rappeur (« Hip Hop Master » me précise-il !) né à New-York. Même si à priori, on ne doit pas aborder la question de son passé new yorkais… Jamais.

En Floride maintenant depuis plusieurs années, il cherche tout d’abord  à percer dans le milieu du hip hop et recherchait un agent et un manager. Et puis Soulja Boy est arrivé. Et cela a tout changé pour lui. Alors qu’est ce qu’a bien pu faire Soulja Boy ?  En septembre 2007, Soulja Boy, rappeur et producteur américain  devient n°1 du top américain avec le single Crank That pendant 7 semaines consécutives. A seulement 16 ans, cela a fait de lui le plus jeune auteur compositeur interprète producteur d’un titre numéro 1 du top.

Sauf qu’au départ, aucun label n’avait voulu de ce single. Soulja Boy avait donc lancé le titre et le clip sur son MySpace et sur Youtube. Les deux vus des millions de fois. Accompagnant le clip, il avait également lancé une danse le «crank».  On connait la suite….

Mark s’est donc dit qu’il n’avait peut-être pas besoin de faire le siège des labels, des producteurs et des managers pour lancer quelque chose. Et il a donc décidé qu’il serait le meilleur représentant de lui-même pour lui-même.

Il a monté son propre label et s’auto-diffuse

Il est présent sur les réseaux sociaux, bien que ceux-ci lui servent surtout de cartes visites (son Facebook, son MySpace, son Twitter. ), mais est très présent dans la rue. Tous les jours, il va se poser au coin de Lincoln Road et de Washington avenue, ouvre sa petite valise avec son merchandising et propose ses CD gratuitement. Pourquoi gratuitement ? « Parce que tu crois que les gens ils achètent sans connaître maintenant ? Non, moi je veux qu’on retienne mon nom, qu’on voit le CD traîner chez soi et qu’on l’écoute. Je ne suis pas un mendiant moi, je diffuse ma musique (sic) ».

Il répond aussi à toutes sollicitations, répond aux questions, fait son show devant les caméras des touristes du monde entier, prend le temps d’expliquer son parcours…

Il marque les oreilles, et les esprits

Le résultat : une fan base locale de plus en plus importante, et un réseau international en plein développement . Il est connu maintenant dans toute la Floride, court de concerts privés et de showcase en featuring et me dit n’avoir rencontré sur son bout de rue que des gens qui se sont arrêtés pour l’aider.

Il me dit recevoir aussi recevoir des featuring, et des vidéos du monde entier de gens en vacances qui l’ont vu, et qui veulent développer quelque chose avec lui .

Alors en vit-il ? Il ne vit pas de la vente de son titre (en vente sur Itunes, Amazon..), par contre, il s’aperçoit qu’assez naturellement, on lui donne donne entre 10 et20$ pour son CD, sans même l’avoir écouté. Certainement car il explique ce qu’il fait à chaque passant et pourquoi  il le fait.

Mais il tourne beaucoup, de plus en plus. Des concerts privés de gens qui l’ont vus et qui le veulent pour une soirée, des boites branchées de Miami qui sentent le phénomène, ou des salles de concerts hip hop qui en ont entendu parlé. Et puis il commence à faire de plus en plus de featuring….

Et si ça ne décolle pas plus ? « Si tu veux vivre comme un millionnaire, il fait penser comme un millionnaire ». Oui, mais, quand même ? « je me reconvertirai comme Soulja Boy, “From now on, i’m just gonna do some weed and make big money”.

Crédits photos : Streetlife.ipanemic.com & Page Facebook de l’artiste

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Misteur Valaire, ces guerilleros du pay what you want http://owni.fr/2010/07/15/misteur-valaire-ces-guerilleros-du-pay-what-you-want/ http://owni.fr/2010/07/15/misteur-valaire-ces-guerilleros-du-pay-what-you-want/#comments Thu, 15 Jul 2010 14:15:45 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=22135 On vous l’a dit. Sur OWNImusic, on traitera de culture, de business, et du marketing de la musique. En mettant en avant artistes et entrepreneurs qui construisent cette nouvelle économie. En diffusant la musique suivant nos convictions, en Creative Commons (gratuitement remixable et libre d’usage hors exploitation commerciale) et en pay what you want (achetez la musique au prix que vous le souhaitez).

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Nous ne pouvions donc pas passer à côté de Misteur Valaire. Ce groupe électro-pop-jazz-rock-hip hop québécois détonne non seulement par sa musique, mais également par son militantisme en faveur de la diffusion libre de leur musique.

OWNImusic vous offre 10 places pour le concert de Misteur Valaire (voir l’évènement Facebook) le mardi 20 Juillet au Nouveau Casino! Premier arrivé, premier servi ! Envoyez votre email sur contact@ownimusic.com !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Misteur Valaire est convaincu que la musique doit être diffusée librement afin de toucher un maximum de personnes partout dans le monde.

Le groupe propose aussi aux utilisateurs de sa musique une licence Creative Commons, permettant de remixer sa musique sans exploitation commerciale possible.

Comme pour son précédent album « Friterday Night » (téléchargé gratuitement par près de 50 000 personnes), le groupe a décidé d’offrir son dernier album « Golden Bomba » en téléchargement gratuit et/ ou en « pay what you want ».  Golden Bombay a déjà pu être réalisé en grande partie grâce au soutien des fans qui avaient acheté l’album en prévente six mois avant sa sortie.

Une semaine après sa sortie, Golden Bombay se positionnait au 3e rang des ventes au Québec et au 22e rang au Canada. Leur single « Ave Mucho », a aussi pu se hisser dans le haut des palmarès radios.

Depuis le 18 mai 2010, date de la sortie de l’album, il s’est écoulé environ 4000 copies en ligne avec un prix moyen d’achat choisi à 7, 37$ (prix proposés allant de 10 cents à 35 dollars canadiens).

Simultanément,  Misteur Valaire a vendu 3995 copies chez les détaillants (3176 copies physiques et 819 copies numériques au Canada seulement, ventes Soundscan entre 12,99 $ et 14,99$), générant plus de 33 150$ en revenus.

Pour chaque copie numérique donnée/vendue sur sa propre plate-forme (en mode «Pay What You Want»), Misteur Valaire en vend autant en magasins .

Misteur Valaire soigne particulièrement sa proximité avec ses 40 000 fans. Le groupe communique directement avec eux via son site, blog, réseaux sociaux et newsletter avec des résultats plutôt parlants :

20 000 abonnés à la newletter

8 500 fans Facebook

250 000 écoutes sur Myspace

- Des fans et des téléchargements dans plus de 50 pays

De plus, le groupe fait le choix de la transparence totale sur son modèle économique et communique régulièrement sur ses chiffres concernant les écoulements gratuits, les ventes sur le blog de leur manager, Guillaume  Deziel.

Mais alors, quel est le business model de Mister Valaire ? Il n’est pas bâti sur la vente de musique, mais sur les produits dérivés,  la synchronisation, les spectacles, la ligne de vêtements et autres accessoires liés à l’image du groupe.

Parce que chaque musique a sa propre valeur. Et que la musique n’a pas toujours besoin de l’industrie.

OWNImusic vous offre 10 places pour le concert de Misteur Valaire (voir l’évènement Facebook) le mardi 20 Juillet au Nouveau Casino! Premier arrivé, premier servi ! Envoyez votre email sur contact@ownimusic.com !

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Lady Gaga: nous sommes tous des “putes blondes” http://owni.fr/2010/06/22/lady-gaga-nous-sommes-tous-des-putes-blondes/ http://owni.fr/2010/06/22/lady-gaga-nous-sommes-tous-des-putes-blondes/#comments Tue, 22 Jun 2010 09:51:50 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=19727 [NDLR] Ce titre putassier a été choisi uniquement pour que vous cliquiez sur l’article. Il fait également référence au fait que Lady Gaga parle souvent d’elle-même comme d’une pute blonde. En VO, ça peut donner quelque chose comme ça: “I’m just a blonde bitch in a bunch of bubbles. And you know what? I’m OK with that”. Nous aussi.

Comme le tout Paris, je me suis pressée au concert de Lady Gaga. En fait, j’y accompagnais plutôt mon père. Oui, mon père, un homme de 57 ans qui d’ordinaire a plutôt de très bons goût musicaux, m’a traînée voir une gamine de 24 ans, dont au premier abord on pourrait croire qu’elle a certainement des soucis psychiatriques. Et capillaires. Et vestimentaires.

Enfin mince, quoi, mon père, l’homme grâce à qui mon premier souvenir musical est « Back to the USSR », l’homme qui m’a trainait en concert alors que j’étais encore minuscule et qui acceptait de mettre les Pixies en boucle dans la voiture quand on partait en vacances. Mon père quoi. Le choc cataclysmique. Cet homme là aime Lady Gaga…. Je n’étais que déception.

J’avoue, avant ce concert, je n’ai jamais écouté en entier un seul titre de Lady Gaga. Tout comme je n’ai jamais regardé vraiment un clip. Tout cela m’ennuie prodigieusement. Tout comme je ne m’étais jamais demandée ce que Lady Gaga pouvait apporter ou non à la musique. Pour moi, c’était une espèce de folle, en résilles, aux coupes de cheveux dont même la princesse Leia n’aurait pas voulu, qui passait son temps à nous montrer tout ce qu’il ne faut pas porter si tu ne veux pas être ridicule devant des amis.

Après la moquerie habituelle (« Ahah, toi, tu aimes lady Gaga, cette blague »), j’ai voulu comprendre ce qui lui plaisait chez cette blonde déglinguée. Et il m’a dit quelque chose que je n’avais pas vu : « Tu sais, moi ce qui me plait, c’est qu’elle n’a peur de rien, elle va au bout de son truc, elle ose tout ».

En fait, ce n’est pas Stephanie la chanteuse qui lui plait, c’est son personnage Lady Gaga. Lui-même avoue que la musique n’est sympa « que l’été à l’apéro ».

Et c’est vrai qu’après plus de 2 heures de spectacle, le personnage ladygagesque de Stephanie m’a également épatée. Pas la musique. Le personnage. Le spectacle.

Mais qui est véritablement l’artiste ? Stephanie conceptualise chacune de ses sorties, parle de Lady Gaga à la 3e personne du singulier et vit son personnage comme une œuvre d’art permanente. Autour d’elle, une « house of Gaga » travaille constamment sur sa propre mise en scène.

Si Lady Gaga se conçoit comme une œuvre d’art, où est la musique ? La musique n’est elle pas finalement secondaire dans le personnage Lady Gaga. Est-ce qu’on va au spectacle ou est ce qu’on va à un concert ?

La musique était vraiment très secondaire dans son spectacle de freaks. On y voit des vidéos, des décors, des costumes, des chorégraphies, et la musique ne fait que partie de la mise en scène. La musique est finalement en arrière plan…

Le seul moment durant lequel l’artiste pose ses tripes sur scène a lieu quand Stephanie se met au piano, seule, et qu’elle donne ce qu’elle veut bien montrer.

Alors, est qu’au final Stephanie n’est pas condamnée à rester Lady Gaga pour survivre ? J’aurais tendance à penser que le public, son public, ne veut pas de Stephanie. Ils veulent du freak, de la provoc’…Et elle l’a bien compris. Du pain et des jeux…

La musique, au second plan de l’entertainment

Mais cela en dit beaucoup également sur la musique et sa position actuelle dans l’industrie de l’entertainment. D’une certaine manière, la musique devient un medium dépassé. On vit depuis des décennies dans un monde dans lequel la TV, la vidéo, les jeux vidéos et les films dominent largement l’entertainment. La musique joue un rôle très important dans chacun de ses formats mais se situe encore quelque part en arrière plan. Elle est subordonnée aux éléments graphiques, visuels et interactifs.

Il y a toujours eu des personnages, Lady Gaga est loin d’être la première. Kiss, David Bowie, Gwar ont créé des personnages que beaucoup jugeait choquant à l’époque. Maintenant, on a aussi les Black Eye Peas qui s’habillent comme Tina Turner.

Mais peut-on considérer la musique comme un simple outil de divertissement ? La musique a un pouvoir auquel aucune autre forme d’art ne peut prétendre. En l’absence de formes, de couleurs, de visages, de manettes de jeu ou de claviers, la musique est capable d’avoir un impact émotionnel sans pareil sur l’auditeur. La musique a une façon unique de capturer le temps et l’espace, et la capacité de transporter quelqu’un ailleurs dans sa vie.

Mais le fait est que notre culture a changé et continue de changer. Elle devient de plus en plus axée sur le divertissement et moins axé sur l’art.. « Video killed the radio star »

Quel est alors le rôle des artistes ? Doivent-ils pleinement embrasser l’image et le spectacle s’ils espèrent construire ou entretenir des carrières durables. Est-ce que cela signifie qu’il faut accepter la musique comme rôle sulbalterne du cinéma, de la télévision, des vidéos, et de Rock Band ?

Est-ce vraiment mauvais? Peut-être, peut-être pas. Mais cela devient plus difficile pour les artistes qui veulent juste faire de la musique sans grand spectacle autour.

Et puis au final, n’est-on pas tous des Lady Gaga ?

On se cache derrière des pseudos, on réfléchit à notre personal branding, on nous dit de vérifier scrupuleusement ce qu’on laisse sur Facebook, dire tout simplement ce qu’on pense est devenu une marque de courage… Alors est ce que Lady Gaga n’est tout simplement la quintessence même de notre société ? Une mise en scène permanente…

Et puis Lady Gaga est peut être aussi plus la synthèse même de l’industrie du disque. Car est-on face un artiste ou face à quelqu’un qui a parfaitement compris les codes et qui en use ? « I am not another fuckin’blonde bitch » disait elle pendant son concert…

Car à force de la voir citer en exemple partout, pour tout ou rien, ou pire « comme le renouveau de l’industrie musicale », on perd peut être simplement l’essentiel : la musique.

Mais au final, n’est elle tout simplement pas un paradigme. Qui maintenant se présente totalement naturel à la société. A chacune de mes sorties, je fais en sorte que Sarah Jessica Parker ait l’air d’une manouche à côté de moi. Je suis une Lady Gaga. Ce que je montre n’est pas forcément ce que je suis. .. « Popopopo-ker face »

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Crédit Photo CC Flickr :  Q Thomas Bower, Ama_Lia.

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Petit traité de bulshitting à l’usage des conférenciers http://owni.fr/2010/06/18/petit-traite-de-bulshitting-a-lusage-des-conferenciers/ http://owni.fr/2010/06/18/petit-traite-de-bulshitting-a-lusage-des-conferenciers/#comments Fri, 18 Jun 2010 17:24:01 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=19316 Virginie Berger était l’envoyée spéciale d’OWNI aux rencontres de l’Adisq (Association québécoise de l’industrie du disque). En direct live from Montréal, elle revient sur l’impression que lui a laissé les conférences, les thématiques traitées et la manière de les aborder. Impression pour le moins désabusée.

Petit traité de bullshitting international à l’usage de ceux qui vont en conférence

ou comment faire croire qu’on a plein de solutions pour « sauver » l’industrie musicale

Lorsque l’Adisq m’a conviée à participer à ses conférences à Montréal, j’étais vraiment honorée mais également très excitée à l’idée de confronter mes points de vue au marché québécois. J’imaginais un marché ouvert, en pleine réflexion, porté par la dynamique que l’on retrouve actuellement sur le marché de la musique américain.

Et puis en fait, non. J’avais l’impression de me retrouver à une des ces trop nombreuses conférences, où se retrouve sur scène uniquement des industriels, mais où ne débat pas de musique… On ne nous parle pas de valeur mais de prix, de législation, de gouvernement mère nourricière, de « oui mais avant »

Où sont les artistes ?

Où sont les artistes, les consommateurs ? bref, ceux qui la font vraiment, la musique. Ils n’existent pas. On ne veut pas savoir qu’ils existent, avec des comportements, des envies, des visions différentes …

Lors de ces conférences, une des choses qui m’étonnera toujours, c’est cette notion extrêmement simpliste que tout le monde a sur ce qu’est la musique et sur sa consommation.

On nous dit que l’intégralité de la filière musicale, c’est écrire des chansons, enregistrer en studio, faire sa promo et partir en tournée. Et que la totalité de la consommation de la musique, c’est aller chercher des consommateurs, les faire acheter puis les faire écouter.

C’est effectivement comme ça qu’on pourrait décrire la valeur économique de la musique entre 1940 et 1995, mais cela ne représente en aucun cas tout ce qu’est la musique. Ni ce qu’est le business de la musique.

Le business de la musique enregistrée est actuellement inférieur à 1/3 du business global de l’industrie de la musique. Avant 1920, il était à 0%.

Et la totalité de ce que j’entends ou de ce que je lis ne tourne qu’autour de la musique enregistrée. Comment sauver les disques !

And then I talk about them

Internet n’est pas une place de marché

Et puis, évidemment, ensuite, la question se porte sur l’Internet. Comment l’Internet va sauver le business de la musique?

Sauf qu’Internet ne le sauvera pas. Internet est un moyen de communication, ce n’est pas une place de marché. Internet permet à des gens de se parler, de découvrir, d’écouter et éventuellement d’acheter. C’est un outil formidable, un levier de communication, mais on n’est pas dans la matrice. Et Néo ne viendra pas.

La première question de mon panel fut : « Alors Virginie, faut-il être sur les réseaux sociaux ? ». Bien. « Nous sommes mi-2010 quand même », avais-je envie de répondre. La question ne devrait plus être « faut-il y être ? » mais plutôt comment améliorer sa présence…

Conférence bullshit bingo

On me dit très souvent que le marché a évolué, que je suis trop dure, alors pour tous ceux qui rêvent de savoir tout ce qui ce dit en conférence par des gens très importants mais que vous ne le savez pas encore, petit résumé :

« La musique était bien meilleure quand elle était plus chère à faire » #bullshit

« Vivement Hadopi ou PRS, ça va être bien, on va certainement réussir à récupérer 10% de ce qui perd en piratage » # bullshit

« Regardez ce qui se passe en Europe, Spotify est le futur de la musique” #bullshit

« La vraie musique, c’est celle du live, des tournées » #bullshit

« On doit éduquer les gens à arrêter de voler la musique » #bullshit

« Si on multiplie le nombre de téléchargement pirates par 1$; vous avez vu tout l’argent qu’on perd » #bullshit

« Il faut taxer les appareils » #bullshit

« Il faut que le gouvernement nous aide » #bullshit

« Les consommateurs veulent du gratuit, ils n’achètent plus » #bullshit

« La valeur et le prix, c’est pareil » #bullshit

« Avec leur Ipod, les gens ne savent plus ce qu’est la musique. Ils écoutent tout et n’importe quoi » #bullshit

Ne parler que de la musique comme de la musique enregistrée #bullshit

Fort énervement et/ou rire sardonique ?

Personne n’a de solutions miracle pour sauver quoi que ce soit. Et surtout pas moi. Mais ce n’est pas avec des œillères qu’on va avancer…

Et d’ailleurs, la musique a-t-elle réellement besoin d’être sauvée? Ne serait-ce pas l’industrie de la musique enregistrée qui veut être sauvée ? Et ne serait-ce pas cette tentative désespérée qui rendrait impossible toute évolution favorable pour les artistes et le consommateur ?

Initiative à signaler, hier soir se tenait en marge de l’Adisq la première anti-conférence musiQCnumeriQC. L’objectif, débattre entre artiste, blogueur, managers représentant institutionnels, de l’état du marché et de comment se prendre en main. Vite.

Alors ça a débattu fort, mais ça a débattu. Et ça, c’est déjà quelque chose…

> Crédit Photo CC FLickr par Jeff the Trojan

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Well, what is a good digital music strategy? http://owni.fr/2010/05/25/well-what-is-a-good-digital-music-strategy/ http://owni.fr/2010/05/25/well-what-is-a-good-digital-music-strategy/#comments Tue, 25 May 2010 18:00:44 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=16397 Version anglaise d’un article qui le mérite, dans lequel Virginie Berger nous donne l’ensemble des stratégies applicables en ligne pour les groupes de musique, ou ceux qui les entoure. Le document PDF est également disponible.

This article is also available in PDF and on Slideshare

What does it mean to be an artist in 2010? What is a record company? A music company? A recorded music company? How do we define and work on music marketing within an ever-changing environment?

“And what about music?” you might ask me. Surely, music is the core of everything. The artist should be able to offer a type of music in a place where someone will want to listen to it.

If only I had a good digital strategy...

Define your objective

First of all, you can’t throw yourself into marketing action, as small as it may be, without defining your objectives beforehand. It doesn’t mean you have to draw a 5 years business plan. But you need to define the results you expect from your action. What is your objective behind your action? Is it to improve your online presence? OK, but what for? Touring? To be signed? Do you want to sell records, products relating to your music (i.e: merchandising), gig tickets? How many? Why are you on Twitter? What are your expectations?

At present, we are witnessing an excess of actions in the music industry. Are there any results at the end of the day? What is the most important key? Time spent on actions or the final results from the actions?

Most people get frustrated with their online results because they confuse tactic and strategy. It seems that they prefer getting into action, even before defining the reason of their actions. My father used to tell me: “A vague objective leads you to perfect stupidity.”

Back to basics

Before starting off, let me remind you of a few tiny things:

> Not only do fans want to connect with your music, but they also want you to connect with them.

> Three steps for your expansion: getting attention, getting connected, and getting monetized.

> Adding value to what you create is the only way to compete with free of charge products.

> Cwf + RtB = $$$ (Connect with Fans + give them a reason to buy = monetization)

> Why get attention and get connected to your fans? Because the biggest issue in the music industry is not actually about the    price, but about the millions of content that is available. Nobody knows what to listen to and from what source? Which is why being visible and create a community space will give you a way to make money.

> You can’t force people to get into a relationship with you. But, on a daily basis, you can prove to them you are worth it!

Don’t forget: you don’t have to follow EVERY SINGLE thing I am describing. Focus on what’s important to you in terms of your objectives.

So, let’s get down to business: what will you learn from this white paper?

> If you are a band but don’t have a website, then you have just failed your career

> MySpace is so 2004, but it’s still a good idea to create your MySpace page

> Facebook, but why?

> Knowing your fans is vital, but what is the best data-analysis?

> Why register on Bandcamp? Because it’s like MySpace but slightly better

> You might not be Lady Gaga, but you can learn how to get 1 million of viewers on Youtube

> Why email and newsletter are still a weapon of mass seduction?

> Nobody uses Twitter but it reaches everybody

> Flickr, Wikipedia, Deezer, Spotify… strange words but you should use them!

> SEO is not a disease but a medicine actually

1 – Your Website

Everything goes very fast. What is hype now might not be in a near future (Don’t believe the Hype, never!)

MySpace was supposed to revolutionise the music industry. Now it’s Facebook (if you don’t have your fan page honey, then walk on the wild side), Twitter…

Some years ago, it looked very chic to own your MySpace URL. Not anymore. Twitter does. OK, but where will be Twitter in a few months time or a few years time? And what about the augmented reality? What for exactly?

To sum it up, what will you gain from it? ROI (Return On Investment) must be higher that your time spent on your action making. If not, it would mean you made a mistake about your action.

This is why your website has to be the core of ALL your online strategy.

Whatever exists, social networking, blogs, microblogs, your website only must be at the centre of it all. Microblogging will never replace blogging. MySpace will never replace your website. Staying uniquely on MySpace will NEVER get you to know your fans.MySpace is like a display that should lead them somewhere else. Mind you, social networks and your website are perfectly complementary. You need them all. Your external presence and outwards links must lead to your website.

A – Renew your content and offer it

Most of artists’ sites don’t offer their fans and visitors a real experience on their websites. They are usually static and motionless, and rarely updated. Your site has to be a channel of diffusion and distribution. It allows you to get connected to your fans, to get to know them, follow them and interact with them.

You should update it on a regular basis, so it matches the image you wish to project. You have to offer: photos, videos, music (I take responsibility for it: offer music). Your fans and visitors chose to come to your website, so they can meet you. But if you are not around, the experience won’t be rewarding for either of you. Fans won’t be waiting for two years, or in between albums, to receive news from you. You have to be there.

Offer as much content as possible. Then again, OFFER… unknown recordings, studio or unplugged recordings… Get someone to shoot some footage of you. Not only onstage but outstage as well. Before or after a gig. You discovering a town. Make podcasts explaining what inspires you. Don’t hesitate to comment on your gigs. Allow your visitors to be able to contact you or comment everywhere. Wall, email, forum. Open your diary and update your gigs dates, TV and radio promotion.

B – Create a blog

Creating a blog allows you to be closer to your fans. Do not hesitate to post info, comments, music links you like. Let your viewers share your articles on Facebook, MySpace… Blogging has lots of advantages. Ask an artist who likes your music to say so (i.e.: Sigur Ros/Fanfarlo, Passion Pit/John Mayer). Your presence is multiplied and you are improving interaction with your fans. You can post different types of contents, with key words, so your online presence is increasing thanks to SEO (we’ll talk later about it).

But careful, again the blog is not your website. It can’t be your unique online strategy. It’s complementary. Do not hesitate to tease your viewers, play with them and inspire them.

C – Let’s talk about your site

1 > Music has got to be central. It might sound obvious, but I can ensure you that most of the time it is not.
2 > If you are not sure about which platform to use, try Soundcloud. Their Player is even customisable.
3 > Let your fans upload and embed their own videos, photos, remixes, comments, etc…
4 > You might want to use Wordpress as a tool for publication.
5 > Don’t forget your “shopping” page. A tool like Bandcamp will take care of everything (I’ll give you more details on #3). I would like to lure you on Exsonvaldes French group Bandcamp. Now Bandcamp combines on your website.
6 > Your web page design has to be light and fast.
7 > Drop Flash. It is a SEO jilt. It gives sore eyes and prevents navigation from a mobile. You can try CSS. Flash, for a whole website, was OK in 2002…
8 > Drop any complicated things as well that will force your viewer to wait for 5mn before getting on your site. (S)he wants to see you rapidly. Don’t we live in a simple era? Ipod is a rectangle with a circle. Google is a research application. Internet users are experimented and want to be fast. A 5mn loading time might flatter the artist ego, but you are losing contacts here.

Best artist sites: www.nin.com, www.weezer.com, www.fanfarlo.com, www.cyrilpaulus.com.

2 – Social Networks

In regard of social media marketing, I don’t agree with many “gurus” who pretend that social networking is the only way to make it as an artist.

In my opinion, it shouldn’t because social media is a fan management extension. Social networking’s purpose is about building a bridge between you and your fans who will then use words of mouth to “promote” you: positively or not.

Therefore, it’s better to look for your fans and build up your online social presence. The main objective is to get your fans on your website. That way they can discover you, share, interact and buy (which is the point actually)…

A – About Myspace

To be straightforward, MySpace is not dead yet. An artist can still do many things on it. So MySpace remains the n°1 site for artists and evolving bands. I have to admit I am not a great fan of it, but an artist can and has to use it.

Looking into the statistics, MySpace keeps growing. It is not as significant as the previous years but its growth is still ongoing.

MySpace is still a vital element for people to find you and discover your music.Why? First, it is very well listed on Google. And also, it is very useful to have a profile when you have no time, nor the competences, nor the finances to build your website. However, a poor and not updated profile will make you lose contacts.

1 > You wish to customize your background. Why not. But you don’t have to. The simpler you keep your background, the faster it will open. Therefore fans or record companies will find what they want.
2 > If you are CSS/HTML competent, get rid of MySpace Player which is the most non-user friendly around. Better to register on Soundcloud and use it on MySpace, so you can use its Player and all its functions (I don’t work for Soundcloud).
3 > No more than 3 videos with Youtube links. I don’t need to see more. If I do, I’ll go to Youtube (that links to your website, doesn’t it?)
4 > Thank you for leaving the layout as it is. There is a good reason for its design. Looking for the mail box if I want to contact you, but you changed its design and its place… is quite nerve racking!
5 > Write a clear and visible email address on your profile. I prefer to contact you directly rather than MySpace email customer service. I am not even on MySpace anymore and I have no intention to create a profile if I feel like speaking to you. Like many of us.
6 > Try to avoid Flickr slideshows. MySpace photo album is better. Again, simplify, simplify!
7 > Ping.fm or Artistdata are good sites to synchronize your updating.
8 > Say “Hello”, answer questions and communicate!

Using MySpace as a contact centre is a good idea. Don’t forget to indicate clearly your email address on your profile as well as your manager/tour organiser contact if you have one. Also, don’t forget to write your website URL and/or your Bandcamp page (even though you might not have a website, be visible on Bandcamp). That way, people will discover you and if they need to know more about you, they will link to your webpage or Bandcamp page.

B – About Facebook

If you still haven’t got a Facebook fan page, here are some stats that might make you change your mind:

1 > More than 400 millions active users
2 > 50% of active users log in once a day
3 > 55 minutes per day is the average time spent on FB
4 > Over 1,6 millions FB fan pages have been created
5 > In terms of traffic, FB is ahead of Google

Looking at those figures and knowing that Google uses social networks (social content) in order to fix web pages ratings in its result pages, your FB absence should be hard to justify! You have to build your fan page wondering why people would want to join you.

a – Update your content on a regular basis. Give your fans a good reason to come back on your page.

1 > Do not hesitate to post new articles/reviews from your blog onto your FB wall.
2 > You can use a service like ping.fm in order to update your network in one go, FB as well as Twitter.
3 > You can install a widget on your Youtube and Flickr channel. That will synchronize automatically your videos and images on your FB fan page.

b – Get in touch with your new visitors

For the new ones, a wall can be intimidating. It’s like entering a new room in which everyone knows one another and talks about issues that you know nothing about.

So, before sending your new visitors on your fan page wall, send them to a landing page (a kind of Welcome) on which you can explain who you are and what you do… the “Like” button will be highly visible of course! You can use the Tigerlily application to build your landing page.

c – Launching a contest

If you want more fans, you have to give them a pretext to become one. How to do so? A competition! Competition for the best T. shirt graphics, best album cover, photo, etc = job opportunities, commitment and loyalty.

Watch out: since November 2009, FB guidelines have changed. You will need to follow a process and obtain consent before launching a contest.

d – Give your fans something they won’t find anywhere else

> Box sets

> Live gigs on your page

>  remixes

> Exclusive discounts (i.e.: Fanfarlo offering his album @ $1 for a few days…)

e – Do encourage interaction

> Straightforwardly, if your communication is not interactive and if you don’t exchange anything, your fan page won’t be a success.

> You can ask questions to your fans and seek their opinions

> Draw a survey

> Incorporate applications, games, quizzes

> Share! Do not hesitate to post info from other FB users that are the most relevant

Here are some interesting applications to use on FB:

Involver

ReverbNation – My Band

Poll Daddy Polls

Selective Tweets

Twitter/Facebook synch

Nimbit MyStore

C – About Twitter

Over 80% of the public would rather follow their “friends” recommendations if they wanted to see a film or buy an album than trust publicity or mags reviews. Twitter has become the first advisor in relation to the cinema box office. It’s becoming similar in relation to music…

Twitter shouldn’t be seen as a simple promotional tool for single talk. When creating your profile, mind your bio. People will decide to follow you according to what you wrote on your bio. Make sure you mention your website on your links (I do mean your website!).

On Twitter, you also have to make offers when building your community. Follow people who are likely to have an interest in what you do. Participate to debates. Keep doing it even though few people might join at first. You can post your comments, your photos (twittpic). Answer your fans. Do not hesitate to talk about other issues than music and gigs. If you don’t post your gigs dates, your time as an artist might be shortened.

Have a look on Amanda Palmer Twitter (@amandapalmer), the Dresden Dolls singer. This is an excellent use of Twitter. She talks to her fans, sells her merchandising ($19 000 in a month time)

Have a look as well on what does Charly de Charly et sa Drôle de Dame (@charly_sddd), a rising and DIY artist. Little by little he is taming Twitter and is creating his small community, sharing info that is not always about him.

So, what to do on Twitter:

1. Share what you are doing: post links, take photos

2. Tell us what’s happening

3. Share your info and other people info

4. You can ask questions and seek advice

5. Look for those who talk about you via the Twitter research function, follow them and answer their questions

6. If you also use a private Twitter, you can send special offers to your followers

7. Update in case of problems (site not working, gigs problems, etc.)

8. Launch a contest

Have a look on @noushskaugen Twitter (1,2 millions of followers!!). She is a DIY unsigned artist. In her article, she talks about Twitter, social media and connecting with fans.

Have a look as well on @trent_reznor Twitter or @lcdsoundsystem who twittpics studio recordings photos, etc.

D – About Flickr

Flickr is the first photo community in the world, used by over 300 million people. When creating your Flickr album, you are exhibiting yourself to a very wide audience. You might want to create thematic, allow your photos to be found by the community via keywords.

Do create a Flickr profile with your name and integrate a link to your website. Flickr is very well listed on Google. So you will come up first or nearly first on the research engine.

E – About Youtube

9 out of 10 videos researched on Youtube are music videos. That shows a real public interest for those kinds of videos. Also, 60% of Youtube traffic comes from a Player Embed.

Try to create a channel and upload videos frequently. Not necessarily video clips, but videos like you in a studio recording, touring, rehearsing, etc. Talk to your fans and get someone to shoot a video of you backstage or even at home. Not necessarily you, singing on and on…

1. Use the most relevant key words with the video name. DO NOT FORGET to write “video”. The most important info you will give is lodged into your title because the research engine word used by people includes “video”. The result will come up faster.

2. Coming next is the video description which is as relevant for the research engine as the title. Key words are the key! And of course you will use your website URL or FB fan page right at the beginning.

3. Take advantage of writing directly on the video: notes, subtitles, descriptions and links. At present, you can only click on links that will send you towards another Youtube link. However you are very welcome to try something different. Of course, you have incorporated a link at the beginning of your description…

4. Install a call to action button on your video that shows: “click here to become a fan on our FB page”, and the viewer goes to your site…

5. Tag your video with key words. I mean significant key words.

6. Invite people to join. Activate the option diffuse and share on each video.

7. Do not hesitate to post your videos as an answer to the most popular videos.

8. Watermark your videos (place a tiny translucent logo in the corner of the video). Very easy with the help of a video soft editing. Why? Because it’s your video. It’s your symbol, your brand. So show it!

9. Youtube Insights is the Youtube analysis data, so use it. It will give access to demo info, time spent, number of views, or when your video viewing was left.

Make sure you don’t prevent your videos from being shared. Big mistake if you do! It’s crucial to let your viewers interacting and embedding your videos. Shall I remind you the huge mistake EMI made by blocking OK Go latest video?

Also, Youtube has just launched a new program “We Want You”, aimed at independent artists. The intention is to give them the opportunity to make a living from their music. Here is a good analysis: http://bit.ly/aGO8Tg. To be continued…

F – About Wikipédia

Internet users prefer to log first on Wikipedia rather than MySpace if they want to know about a band (2 to 1 ratio). So, obviously, be on Wikipedia.

> Create your profile

> Incorporate your website link, photos

> Update it on a regular basis

> Also, Wikipedia is very well listed on Google. You will come up on the top 3 if someone was to look for you on internet.

Of course, interlacing your info is a must. You can link your FB and Twitter status = one twit and FB is updated, and vice versa. Make sure all your videos, new photos are regularly updated and that you announce your new album release (with a link on iTunes). Warning: do not interlace everything. Your Youtube audience is different from your website, or Twitter and FB. Try to work as well on singularity/originality. Technique tools might help you to post the same info everywhere, but it doesn’t mean you have to do so. Adapting to your audience is a good idea. Try not to industrialize everywhere.

G – About Spotify

You have to be on Spotify and Deezer in order to maximize your online presence (of course, not for the royalties). Your music will be more visible that way. Zimbalam will help you to be present on those sites.

Also, thanks to the playlists sharing, especially on Spotify, your music will be broadcast a lot faster than any other social network. If you get broadcast via a playlist and your track gets noticed, you might find yourself between the likes of Kings Of Leon or Black Keys… and get sent to a friend… Share as well your own playlists.

3 – Monetize

Let me give you a tiny advice:

It’s great to get an iTunes link on your site, but it’s even better if your visitor can buy directly from your site. First, because of proximity: (s)he wants to buy from you. Second, because it might be a compulsive purchase. Don’t get a “chance” to lose him/her by sending him/her on another platform. Third, not everybody is on iTunes or another platform. Check out: the last UK study shows that almost 60% of 15-24 years old have no clues about legal platforms. What a shame if (s)he pirates somewhere else when (s)he was about to buy it on your site.xt

A – About iTunes

If you use Zimbalam, it will take care of submitting your tracks on legal downloading platform for about $/£30 (I don’t work for Zimbalam either). 6 ways to be noticed on iTunes:

> Creating an Imix (playlist)

> Marking your Imix

> Commenting your Imix

> Bringing it up regularly

> Writing album reviews

> Doing covers

B – About Bandcamp

By far, the best site for an artist (again I don’t work for Bandcamp). To sum it up: BC helps independent artists to sell their music. The cherry on the cake: BC is now available on your artist site. You can use BC page to FB or Twitter thanks to widgets.

1. Layout: make it clean and simple. Your users know where your music is and can download it.

2. Free of charge: for now, 100% of profits are yours (if GCS haven’t changed)

3. Emails: on BC, you can either sell your music or give it for downloading, or leave some tracks for free and some others for purchase.

4. You can even use a PWYW system (Pay What You Want) since BC allows micropayment. Therefore, each time BC sends a free track to a user, you collect its email…

5. Stats: you will know who comes onto your page, who listens to what, at which frequency, for how long and where (on your BC page, FB widget, etc.)

6. Distribution: you will be able to distribute your music differently. It’s also a better alternative to iTunes. Your public is different. You sell what you want, when and where you want, @ your chosen price.

For example:

> You join physical sale and offer “digital” (either the opposite way or together)

> You can go for a special offer treatment (release of an album: CD @ $5, or CD + Dig + T-Shirt @ $10)

> You can use vouchers. I.e.: I bought an Exsonvaldes CD and they gave me a voucher so I could download some tracks from BC. In regard of direct sales on your site (merch, tracks, box sets).

4 – Do become  a geek, be obsessed with your stats

Don’t be afraid to use as many data analysis as possible in order to focus on what will produce the best rates. That way you will be more efficient. You have to analyze every single action, so that you get rid of the less productive ones and improve the others.

Those free data analysis from Google or Soundcloud will show you where people listened to your music thanks to a specific action, where they came from, where they went, if they shared it, bought it and what are their tastes. You should be able to analyze the opening and click rates on your newsletter and email links.

What tools can help: FB Insights: You will know what your fans do on your Fan Page. You will be aware exactly of your impression numbers at specific times. It’s like segmenting per gender, age, country of your fan. To know more: FB Insight.

FB Insight is alright, but in comparison to Google Analytics, it won’t get you far since those Stats are only about fans. So, if you are not afraid to get your hands into the dirt, you will use Google Analytics to analyze your FB stats. Yep, it’s possible. Follow the guide.

FanBridge: Regarded as the best email management tool at present. You’ll be able to appreciate its real efficiency on your email campaigns. Who opens them, who clicks on links, who forwards… Service charged!

ReverbNation: Regarded as the second best email management after FanBridge. It gives you a sort of stats summarize when you log on your account. You will access “All Areas”: how many new fans, daily listenings, widgets uses…

Next Big Sound(free): This free of charge service will track down how millions of fans interact with your music on a daily basis. They will keep a record on the number of plays, views, comments, mentions, etc. on over 400 000 FB, MySpace, Last.fm, Twitter artists… On the top of it, Next Big Sound will send you daily emails to let you know what’s up around you.

Band Metrics: Gives the opportunity to groups / labels / managers to identify its fans, measure their regularity and commitments as well as identifying new markets, tracking down online radio listening and discovering new hypes

Sound Cloud: Online platform. For stocking, saving and sharing your tracks. It also offers widgets as well as gives you access to stats in regard of your tracks. There are many more to try (which I am at present). You will quickly see how you’ll get excited about your stats on your site, charts about your visitors.

5 – Email/newsletter : the holy Grail

You have to retrieve all your fans email addresses from your website and social networks. It’s your only way to build a Database of your fan/future consumers.

> Ask them beforehand if they agree to receive emails and newsletters

> Offer them a free track in exchange of their registration on the newsletter

> Ask them as well to mention their town. You will be able to let them know via email if you play a gig nearby.

> Remember that only if you do have some content to offer, should you send emails and newsletter.

> Don’t be pushy! If someone wants to be withdrawn, do it!

Look at what Jonah Matranga does on his homepage. It is simple and basic. The viewer has a choice to accept or not. Then, via some cookies Jonah Matranga will recognise you.

You can use emails as well for your business deals like offering some merchandising, or a special offer on your albums, or integrating an iTunes link.

But your newsletter content has to lead to the deal offer. Not the other way round. Emails and newsletters shouldn’t be a pretext to offer constantly albums and other merchandising to be purchased without any content in it.

Analyse each emails and newsletter results. Look at what made your viewer click or not, and improve them thanks to these analyses. Try not to overwhelm your viewers with too much info, and relieve your emails and newsletters by inviting them to contests, surveys, quizzes, photos and videos.

A simple figure: 30% of artists’ income using Direct to Fans Topspin platform comes from an email. Http://tinyurl.com/ydjb7cq.


6 – SEO or Search Engine Optimisation

What is SEO? It’s a positioning and rating technique for websites on Google, Yahoo and MSN research engines: a crucial tactic for online marketing.

The real stake relies on the SEO optimisation since it can increase significantly your site visitor numbers. Appearing on Google first page for a strong request (like MP3) ensures you a bulky traffic in volume. As a matter of fact 2/3 of users click on the first page results, and most of them don’t go beyond the third page.

2 searches out of 10 on Google are music related. The rate of transformation on these results is the most important Google results: 40%.

It is of prime importance to build your site according to the SEO guidelines in order to come up fast. I.e.:

> Having some text (blog, content association, reviews) in order to incorporate “meta tags” that will get you listed on research engines.

> Using relevant key words in your reviews

> No Flash.

SEO evolves rapidly. Its techniques are more and more innovating. So, if you are not a pro, don’t hesitate to seek professional advice. A poor SEO might lead you to the wrong effect.

Have a look to this simple article explaining how an artist can use SEO: http://is.gd/a9JbD (Plugola)

7 – Adwords and Pay Per Plick (PPC)

What is an Adword. They are keywords or key expressions related to your activity. When Internet users carry out a search on Google with one of your key words (I.e.: gig, your name, merch or album), your ad or website will come up next to the search results. Your ad reaches a public with an interest in your activity.

You are targeting a specific audience (national, regional or local). You only pay when a user click on your ad and goes to your website. Adwords gives you the choice for the amount you pay, so it sends an Internet user on your site (Cost Per Click).

If you are a beginner, Google.com will quickly help you to create key words and write your ad, and chose your “Cost Per Click).

8 – Viral Marketing

> Do use viral marketing as to promote your contents and website. Its great advantage: it spreads by itself.

> Launch a contest on your site about musicians (who is your support act?)

> Launch a contest about customizing a CD, T. Shirt. Or on iTunes by creating your own Playlists.

> On Youtube, offer Internet users to participate on your video making.

In one word, INTERACT to create a vibe, a buzz, and “diffuse the virus”.

WHAT IS FUNDAMENTAL

We agree it requires a lot of work, but you can’t avoid it. Your promotion and income depend on it. We also agree that it is not your job. You have to be surrounded. A DIY artist doing it all alone is a myth. If you can’t do it all, ask your fans to help, your manager, your record company…

Other artists’ experiences will help you to get inspired. I.e.: Trent Reznor, Amanda Palmer, Weezer, Paramore, Tara Bush, Imogen Heap, Corey Smith, Fanfarlo, Exsonvaldes, Cyril Paulus (…) they will feed your creativity.

Let’s sum it up:

> Collecting your fans emails (with authorisation)

> SEO, SEO, SEO, SEO…

> Data Analyses, data analysis…

> Your website is your house and your base. The most precious thing.

> Connect with Fans + Reason to Buy = monetisation

> Added Value. Why buying when it’s possible to get it for free? Think of value.

I agree there is far much more to talk about.

I’ll come back… quickly to give you more info…

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Questions: virberg@gmail.com
Meet me on: www.digitalmusic.tumblr.com (in French)
www.twitter.com/virberg

Credit Photo Flickr: twcollins, manuel cristaldi

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http://owni.fr/2010/05/25/well-what-is-a-good-digital-music-strategy/feed/ 0
Oui, on peut encore gagner de l’argent avec sa musique http://owni.fr/2010/05/06/oui-on-peut-encore-gagner-de-l%e2%80%99argent-avec-sa-musique/ http://owni.fr/2010/05/06/oui-on-peut-encore-gagner-de-l%e2%80%99argent-avec-sa-musique/#comments Thu, 06 May 2010 10:38:33 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=14574 Ancienne directrice marketing de MySpace, Virgine Berger anime le blog Don’t Believe The Hype. Dans cet article, elle fait la liste de l’ensemble des stratégies gagnantes pour les artistes à l’heure du web social. En effet, de nombreux artistes, connus ou pas, choisissent d’utiliser Internet afin de se connecter à leurs fans, ce qui permet d’augmenter leurs revenus. Une façon de revitaliser une industrie du disque moribonde.

Retrouvez Virginie Berger sur Twitter

Oui, on peut encore gagner de l’argent avec sa musique…

….mais différemment.

2,5% de la production musicale représente 70% de la diffusion radio…Et l’an passé, 90 % des revenus des ventes en ligne sont allés à seulement 10 % des groupes. Il devient de plus en plus dur de développer et exposer de nouveaux talents, or c’est là que tout reste à faire.

On entend souvent l’expression “S’adapter ou mourir” concernant les maisons de disques. Je suis d’ailleurs la première à l’utiliser…

Ça peut sembler exagéré, menaçant… mais pour l’industrie musicale, il s’agit des deux seules alternatives. Et elles n’ont jamais semblé aussi réelles. Dans les prochains mois, EMI pourrait très bien disparaître. Et toutes les grandes maisons de disques se jettent à corps perdu dans des batailles perdues d’avance.

Alors que leur principal concurrent est la gratuité, elles ne se focalisent que sur l’éradication du partage de fichiers illégaux alors qu’elles devraient rentrer en concurrence frontale avec le gratuit et proposer des produits à forte valeur ajouté.

Imaginons que les maisons de disques aient compris cela il y a 10 ans au lieu de faire de la lutte contre le téléchargement illégal le cœur de leur business model. Nous aurions des fichiers DRM Free et un Itunes interopérable depuis des années…

S’adapter ou mourir donc…

Mais il reste de nombreux et différents leviers de monétisation (voir mon article sur http://digitalmusic.tumblr.com/post/330391306/quels-sont-tous-les-canaux-de-revenus-potentiels-pour) et de nouveaux business modèles émergents, permettant aux artistes (comme aux labels) de pouvoir vivre de la musique.

Le marketing direct to fans – ensemble d’actions marketing se concentrant principalement sur la monétisation de la relation artiste et fan – est en plein développement. Ce business model ne dépend plus uniquement de l’air play radio ou les diffusions de clips en TV. Il dépend principalement de la relation entretenue entre les artistes et leurs fans.

Mike Masnick (rédacteur en chef de Techdirt) l’a très bien théorisé avec cette formule :

Connecting with Fans (CwF) + Providing a Reason to Buy (RtB) = $$$

En résumé, trouvez vos (vrais) fans, fidélisez les, donnez leur une raison d’acheter et à cette condition vous gagnerez de l’argent.

De nombreux artistes, maintreams ou indépendants ont radicalement changé de modèle marketing pour utiliser principalement le marketing direct to fan avec succès. Parmi les plus connus, citons les exemples de Nine Inch Nails, Radiohead, Imogen Heap, Amanda Palmer, David Byrne, les Beastie Boys, Weezer, Jonah Matranga, Exsonvaldes ou Cyril Paulus pour la Franc e…

Cela peut sembler assez facile: l’artiste entre en contact avec ses fans, leur donne une raison d’acheter et monétise. Mais comment savoir qui sont ses fans? Comment rentrer en contact avec eux?

Comment attirer leur attention quand il y a à peu près 6 millions d’artistes sur MySpace? Cela peut paraître simple pour NIN et Radiohead, qui ont bénéficié du soutien de leurs labels pendant des années, et qui possédaient un public déjà très important lorsqu’ils ont décidé de quitter leurs labels respectifs. Alors comment un artiste en développement, seul, peut émerger, attirer l’attention et gagner de l’argent?

Est-ce que le marketing direct to fan n’est pas mieux adapté aux artistes établis ou réfugiés des majors ?

En fait, cela est très simple si vous comprenez bien l’essentiel de ce modèle.

Le cas Trent Reznor

Trent Reznor, l’homme derrière le groupe Nine Inch Nails, a fait de très nombreuses expériences qui démontrent bien comment fonctionne ce modèle. Il en est même devenu le véritable précurseur et chef de file.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Reznor a toujours fait en sorte d’être proche de ses fans et a créé un des meilleurs sites d’artiste, avec forums, chat rooms et de nombreuses possibilités d’interaction. Il encourage également les fans a réellement interagir les uns avec les autres.

Alors que Warner Music a bloqué tous les clips de ses artistes sur Youtube pendant des mois, Reznor regroupe sur la home page de son site web toutes les vidéos prises par ses fans lors de ses concerts (il encourage ses fans à prendre photos et vidéos). Il a même créé une application Iphone gratuite qui permet à ses fans de se retrouver, de communiquer les uns avec les autres, et de partager photos et vidéos.

Tout le propos de Reznor est de bien comprendre comment attirer et se connecter avec ses fans et de les aider à mieux se connecter les uns aux autres, comme s’ils faisaient partie d’un club.

Et à partir de là, on a toutes les raisons d’acheter (Rtb=Reason to buy). Et Trent Reznor donne toutes les raisons d’acheter. Récemment, il a décidé de mettre en ligne gratuitement tout ce qu’il enregistrait. En effet, sachant que sa musique sera de toute façon sur les sites de partage de fichier, il ne voit aucune raison de perdre son temps à combattre cet état de fait.

Par contre, il ajoute à sa musique tellement d’options que les gens ont de toute façon envie de l’acheter. Lors de la sortie de son album Ghosts I-IV, il a mis en ligne tous les titres sous une licence Creative Commons permettant à tout le monde de les partager en ligne gratuitement.

Mais il a également mis en place des “raisons d’acheter” très simples. Vous pouviez acheter le CD 2 disques pour 10 $. Vous pouvez également acheter le Deluxe Edition pour 75 $ (coffret, CD, DVD, Blu-ray et un album photo).

Il a également mis en vente 2500 exemplaires d’un coffret Ultra Deluxe limited Edition à 300 $. Avec le coffret, vous aviez CD, DVD, Blu Ray, Vinyls de haute qualité et album de photos très rares sur une impression haute qualité. Mais, le plus intéressant est que Reznor a signé lui-même tous les coffrets. De sa main.

Au final, il a vendu en moins de 30 heures les 2.500 coffrets pour un total de 750.000 $.

Si l’on regarde de près les chiffres de Reznor, on s’aperçoit qu’il donne sa musique, soit, mais que cela ne signifie pas qu’elle est gratuite.

En étant toujours au plus près de ses fans, il leur a donné une raison d’acheter. Et c’est ce qu’ils ont fait !

Dans la seule première semaine de sortie de son album, Trent Reznor a engrangé 1,6 million de dollars.

L’idée que l’on ne peut pas rivaliser avec le gratuit ou que le gratuit signifie qu’il n’y a pas de business model est un mythe. Quand la musique devient gratuite, cela ouvre de nouvelles opportunités pour des business modèles efficaces.

Le dernier album de Reznor, « The Slip », sorti il y a quelques mois, était également gratuit. Mais il est sorti le jour même de l’annonce de la tournée de la prochaine tournée de Nine Inch Nails. Ce que Trent Reznor demandait ? De lui laisser une adresse email si vous téléchargiez son album. Dès que vous aviez donné votre email, vous pouviez ensuite télécharger ses titres, en format FLAC (meilleur que le simple MP3).

Mais comme vous aviez laissé votre adresse email, vous avez donc reçu un email vous informant de la tournée, dans votre ville ou pas loin… et les tickets sont partis à toute vitesse.

La musique gratuite n’a pas nui à la capacité de Reznor à gagner de l’argent. Elle l’a même renforcée.

Alors oui me direz-vous mais Reznor n’est vraiment pas représentatif. Car après tout, sa fanbase, il l’a construite alors qu’il était encore signé sur un label. Et c’est ce « vieux modèle » qui lui a permis de sortir des albums, d’en faire la promotion, de construire sa fanbase et devenir une star du rock.

Alors même si on peut ergoter sur la conséquence réelle de sa signature dans un label dans la réussite actuelle de Reznor, il est intéressant d’étudier comment ce modèle marche pour de nombreux artistes, très différents, des superstars aux artistes en développement.

John Freese: une stratégie radicale

Josh Freese est un batteur, qui apparaît sur plus de 100 albums et se produit avec de nombreux groupes. Il a joué avec Nine Inch Nails, Guns N’Roses, Sting, Devo, The Vandals, The Offspring. Pourtant, en dehors des cercles spécialisés, il n’est pas vraiment connu. Quand il sort son deuxième album solo, Since 1972 , en mars 2009, il décide de mettre en place un système similaire à ce qu’avait fait Reznor sur Ghosts I-IV mais adapté à sa propre personnalité – En résumé, un peu extrême…

Il y avait donc la possibilité d’acheter la musique et les CD pour vraiment pas cher. Mais pour 50 $, John Freese vous appelait directement et vous pouviez lui parler 5 minutes, en lui posant toutes les questions que vous vouliez sur lui ou ses amis. Pour 250 $ vous pouviez déjeuner avec lui et pour 500 $ vous déjeuniez dans un restaurant très haut de gamme. Les déjeuners se sont vendus en une semaine environ.

À 2.500 $ (dans la limite de 5 packages), il vous donne une leçon de batterie (et vous pouvez garder une de ses caisses claires). Vous pourrez également visiter le musée de cire de Hollywood avec Freese et un de ses amis rockstar (à choisir dans une liste). Et puis vous pourrez aussi choisir 3 vêtements dans sa garde robe et les garder.

A 10,000 $, vous dinerez avec Freese et un de ses amis rockstar, avant d’aller à Disneyland toujours avec Freese. Et à la fin de la soirée, vous garderez la Volvo break de Josh – après l’avoir déposé chez lui. Evidemment, il n’y avait qu’un seul package de disponible.

Il y avait aussi des packages à 20.000 $ et à 75.000 $ avec des offres comme avoir Freese comme batteur dans votre groupe ou l’avoir comme assistant personnel pendant quelques semaines. Vous pouvez aussi partir en tournée avec lui. Il pourra même écrire et enregistrer une chanson sur vous. Un adolescent de Floride avait acheté l’option à 20.000 dollars, et a passé une semaine avec Freese, dont une nuit sur le Queen Mary, une soirée pizza chez et avec Mark Mothersbaugh (de Devo) et un mini-golf avec le chanteur de Tool.

C’est quoi être un artiste maintenant?

Alors là, on me dira, oui, mais est-ce qu’un artiste doit faire ça, ce n’est vraiment pas son métier… Oui mais d’abord, c’est quoi être un artiste maintenant? ne doit-il pas se poser la question constamment de comment monétiser, de comment se rendre visible, aller chercher du public..Et puis enfin, personne n’a obligé Freese à quoi que ce soit. Il a composé ses packages et s’est amusé tout seul. Et il ne conseille à personne de le faire. ET je ne le conseille pas non plus, ce qu’a fait Freese est plutôt radical.

Mais en se faisant connaître, en créant sa base fans, en leur donnant quelque chose qui avait réellement de la valeur (et qui lui plaisait), il a crée un business model qui a marché.

Bon, alors oui, d‘accord me dira t’on, mais Freese est un produit de la vieille industrie, il a des amis rock stars, ce n’est pas juste…

Jill Sobule: être proche de ses fans pour financer son album

Parlons alors de Jill Sobule, qui avait produit un hit en 1995 avec “I Kissed A Girl” (non non pas celui de Katy Perry). Depuis, elle a été virée par 2 majors puis 2 labels indépendants. Elle a donc décidé de faire appel à ses fans pour financer son nouvel album. Elle était déjà proche d’eux via Facebook, en lançant des concours tous les jours, en chattant, répondant aux questions…

Elle a donc lancé son site web «Jill’s Next Record» en offrant, comme Reznor et Freese de nombreux packages pour inciter ses fans à financer son album. En payant 200 $, ils avaient par exemple un accès gratuit à tous ses concerts. Ils pouvaient même avoir leur propre chanson de remerciement. Pour 5000 $, elle fait un concert chez vous, et n’a aucun problème à ce que vous fassiez payer l’entrée. Elle a fait environ 6 concerts. Pour 10,000$, vous pourrez chanter sur l’album. En fait, au départ, elle avait proposé ce package comme une blague, mais une femme au Royaume-Uni l’a acheté. Jill l’a donc fait venir à Los Angeles pour lui faire faire les chœurs sur son album.

Son objectif était de recueillir 75,000$, sans avoir aucune idée de ce qu’elle pourrait récupérer. Au final, elle a levé 80.000$ en 53 jours. Grâce à ça, elle est rentrée en studio, elle a enregistré son album et a pu embaucher un producteur.

Encore une fois, là vous pourrez me dire « oui, mais bon, elle avait enregistré un titre en 1995, alors ça compte pas.. », sauf que bon, depuis 1995, elle a été virée de 4 maisons de disques…

Corey Smith: donner sa musique peut rapporter gros

Alors, parlons de Corey Smith. Début 2000, Smith était un professeur de lycée, et artiste nuits et week-ends. Il a décidé de se consacrer uniquement à la musique. Il a commencé à tourner, en se concentrant particulièrement sur la construction de sa fan base en utilisant son site et réseaux sociaux.

Il donnait toute sa musique gratuitement sur son site web pour ramener des gens à ses concerts. Il offrait également des tickets en pré-vente à seulement 5$ (pour ses concerts), ce qui incitait ses fans à justement élargir le cercle en incitant famille, amis à en acheter. Il a donc considérablement développé sa fanbase. Il a également essayé différentes expériences et notamment celle de ne plus donner gratuitement sa musique sur son site web. Résultat: ses ventes sur Itunes ont diminué.

En 2008, Corey Smith a gagné près de 4 millions$, en grande partie grâce aux concerts qu’il a initié grâce à son site et réseaux sociaux. Et tout en donnant sa musique gratuitement, il a tissé des liens avec les fans en leur donnant une raison d’acheter.

Fanfarlo + Stratégie numérique réussie = succès

Fanfarlo est également un très bon exemple de l’utilisation du marketing direct to fan pour un groupe en développement. L’album du groupe, alors seulement travaillé par leur maison de disque sur Itunes s’est vendu à 850 exemplaires.

Le groupe, en reprenant la main sur son marketing et en s’associant avec TopSpin Media a alors vendu 13 000 albums. Sans compter l’accroissement très important du public à leur concert et l’augmentation des ventes de merchandising.

Ils ont appliqué différentes techniques, très simples, déjà utilisées avec succès par les vétérans du Direct to Fan (Nin, Weezer, Beastie Boys…): site web constamment remis à jour, points d’accès digitaux multiples mais très simplement gérés Flickr, YouTube, Facebook…), newsletters, emails, recommandation de groupe plus connus (Sigur Ros en l’occurrence a beaucoup recommandé Fanfarlo comme avait pu le faire John Mayer avec Passion Pit), offre de promotion spéciale sur l’album vendu à 1$ pendant quelques jours, applications et widgets…

Donner leur musique à 1$ n’a pas fait baisser les ventes. Bien au contraire. Cela a attiré de très nombreuses personnes sur le site. Qui ont écouté la musique. Puis acheté l’album et différents packages.

Alors bien sûr, tout le monde ne peut pas se payer le luxe d’être recommandé par Sigur Ros.

The Lights Out et le hashtag magique

The Lights out, groupe basé à Boston souhaitait développer leur visibilité et acquérir de nouveaux fans pour leurs tournées. Ils ont donc décidé d’organiser des concerts flash mob via twitter. Ils ont demandé à leurs followers quels étaient les meilleurs endroits, ont créé un événement sur Facebook, puis un hashtag sur Twitter pour regrouper tous les messages. Ce qui a décuplé l’intérêt des followers de leurs followers qui voulaient en savoir plus sur le pourquoi de l’hashtag, et ce hashtag s’est vite transformé en générateur de viralité. Le groupe a continué à twitter de l’événement et après, en repostant des photos, des commentaires. Au final, 70,000 impressions (couverture medias, twitter, twitpic) sur eux.

Jonathan Coulton: un morceau gratuit par jour

Jonathan Coulton était un programmeur informatique. En septembre 2006, il a décidé d’écrire, d’enregistrer et de sortir une nouvelle chanson par semaine pendant un an – toutes publiées sous licence Creative Commons, (ce qui veut dire que n’importe qui peut les partager). Et ça a bien été partagé.

Coulton est devenu une vraie sensation sur le web, et de plus en plus de fans le suivaient. Certains ont même créé des vidéos pour ses titres. Il vit maintenant de ses tournées, qu’il a initiées via le web. Il est également connu pour ses petites phrases comme “…you’ve got a more advanced recording studio in your laptop than the Beatles had when they made Sgt. Pepper’s, so record your music yourself.” Ou “Send out a million pieces of yourself to interact with potential fans. If they’re out there, they’ll find you — and hopefully sometime after that, give you money.”

Moto Boy: l’avenir est dans les boîtes à musique

Moto Boy est un auteur-compositeur interprète suédois sur le label « Songs I Wish I Had Written ».

Moto Boy et son label ont décidé de mettre tous ses titres sur les sites de partage de fichiers y compris The Pirate Bay. Mais dans le même temps, Moto Boy travaille beaucoup pour se connecter et interagir avec ses fans. Sur son site web, il encourage les fans à interagir avec sa musique. Quand ces fans ont commencé à filmer ses concerts et à les poster sur Youtube, son label a été cherché les meilleures pour les regrouper et en faire un « maxi concert YouTube ». Rien à voir avec certains labels qui forcent les artistes à retirer le contenu.

Même si sa musique est gratuite, il continue à se connecter de manière étonnante avec ses fans. L’année dernière, il a vendu sa musique dans des coffrets boites à musique. Il a même lancé des boites à musique en édition limitée (25) fabriquées à la main, signées par lui-même, avec un CD , les partitions et paroles. Tisser des liens avec les fans et leur donner une raison d’acheter au-delà de la musique a fait de Moto Boy un artiste reconnu en Suède.

Amanda Palmer: Do It Yourself 2.0

Amanda Palmer est la chanteuse des Dresden Dolls, un « duo punk cabaret » et a enregistré un album solo sur le label Roadrunner (filiale de Warner Music). Comme elle a trouvé qu’ils géraient plutôt mal sa promotion, elle a décidé de prendre les choses en main.

Elle a donc été chercher ses fans directement sur les réseaux sociaux, en étant notamment très active sur Twitter. Elle a ensuite offert des concerts flash un peu partout où on l’appelait. En Juin 2008, elle a fait un concert flash sur une plage de Los Angeles en proposant un titre qu’elle avait écrit le matin même suite à la suggestion d’un fan sur Twitter.

Ça a donné un super clip vidéo tourné par un fan. Elle a réussi à créer également son propre business model. Un soir, en discutant avec ses fans sur Twitter, elle a lancé l’idée de faire du merchandising avec des t-shirts qu’elle customiserait personnellement. Elle a tout mis en place en quelques heures (via des sites de merchandising sur internet) et a vendu pour 11.000 dollars de merchandising en quelques jours. Une autre nuit, via sa webcam, elle a lancé en direct une vente aux enchères en ligne pour différents articles de sa tournée, qu’elle personnalisait. En trois heures, elle a gagné 6.000 $.

Il y a encore quelques semaines, elle disait n’avoir toujours pas touché la moindre redevance de la part de son label sur son album.

Elle vient de quitter son label, et a écrit de nombreux articles sur sa nouvelle liberté et sa volonté de travailler et monétiser différemment sa musique.

Matthew Ebel: l’abonnement pour vivre de sa musique

Matthew Ebel est un chanteur de Boston qui a commencé à construire sa fanbase en jouant en live et en étant très actif sur les réseaux sociaux. Il a ensuite décidé de lancer son propre abonnement « backstage ». Pour 5$, 10 $ ou 15 $ par mois, les fans ont accès à différentes prestations, dont l’accès à des nouveaux titres toutes les semaines.

Selon leur abonnement, ils ont accès à des concerts, des cadeaux surprises, du merchandising ou des prestations uniques. Au final, Ebel réussit à vivre de sa musique à plein temps. Les abonnements représentent près de 40% de ses revenus, le reste provient de ses concerts, ventes de CD et ventes digitales. Tisser des liens avec les fans et leur donner une vraie raison d’acheter a fait en sorte qu’il peut avoir une carrière de musicien.

Moldover: l’avenir est dans les boîtes à musique

Moldover est un musicien électro de San Francisco. Il a eu une idée rigolote pour son nouvel album. Faire de la boite du CD un instrument de musique à lui tout seul. En cliquant sur un bouton, on a accès à tous les titres, avec possibilité de modifier et jouer avec. Il y avait même des capteurs de lumières et la possibilité de brancher la boite à son PC ou à un système audio.

Au final, alors que les CD étaient vendus à 50$, la demande a été beaucoup plus forte que l’offre. Donc même si on nous dit que personne ne paie pour la musique, en proposant quelque chose de très différent, cet artiste moins connu a réussi à attirer l’attention sur lui et à vendre.

Cyril Paulus: en France, Internet marche, aussi

Cyril Paulus est un chanteur compositeur, ayant sorti un album chez Sony en 2006, et remercié par sa maison de disque en Février 2009. Il a lancé sa propre plate-forme.

Le postulat de base était qu’il voulait faire en sorte que ses fans entendent son album. Il a donc décidé de ne pas le vendre mais de vendre un abonnement à son site. Il y a 3 formules 1 mois, 6 mois, et 12 mois, celui d’un mois coûte 6,99€ (ce qui revient à dire que rien que pour l’album, c’est 30% moins cher que sur les itunes et autres).

Il offre donc à ses abonnés le nouvel album, tous ses anciens titres en écoute illimitée, ses nouveaux titres au fur et à mesure, et d’autres avantages, comme une webtv qui diffuse en continu et propose des émissions spéciales 2 fois par mois, une messagerie vidéo pour que ses fans puissent se filmer et envoyer des messages, à lui ou à la communauté (encore une fois interaction entre les fans et lui et entre la communauté), et par la suite, des tarifs réduits sur les places de concerts…

Pour ça Cyril s’est formé à Final Cut pour la vidéo, a investi dans de bonnes caméras, a financé l’enregistrement de son album, s’est greffé une case “chef d’entreprise” et a rationalisé chaque centime investi…

Résultat : ouverture le 15 décembre 2009 et ça marche. Comme il dit, il est 10 fois plus heureux quand un abonné décide de renouveler son abonnement pour un an, que quand il vendait 100 albums en 2007.

Tout ça ressemble beaucoup à ce que fait Trent Reznor me direz-vous. Oui, sauf que Cyril Paulus n’avait jamais entendu parler de ce que faisait Trent Reznor. Preuve que ce Direct To fan semble naturel à beaucoup d’artistes.

Charly et sa drôle de dame: le saut dans l’Internet

Charly et sa drôle de dame est un artiste en développement, mais en vrai de vrai développement. Il a commencé il y a quelques années et toujours pas de label, de tourneur, de manager, de fans…

Qu’est ce qu’il a fait?  Il s’est remis en question et s’est dit que sa communication n’est peut-être pas la meilleure. Il investit donc Twitter, arrive à se construire une petite communauté de fans, construit un site à son image, se bâtit une histoire…  le résultat : il n’a toujours pas de tourneur, de manager, mais il a des fans. Et son nom commence à circuler, sa signature commence à être reconnue… en quelques mois, il a fait plus qu’en quelques années.

Exsonvaldes dans ton salon

Exsonvaldes est un jeune groupe rock folk français. Troisième album soit, mais pas beaucoup de visibilité media. Qu’importe, inspiré par l’exemple de Jonah Matranga aux Etats-Unis, déjà très actifs sur Internet (ils sont sur Twitter, Facebook, ont leur propre site et un Bandcamp), ils décident de développer leur visibilité et leur fan base en faisant des concerts en appartements.

Ils lancent une invitation un peu comme une boutade à la fin d’un concert (« Hé, on va dans telle ville, quelqu’un pour nous accueillir chez lui pour un concert ? »), et au final ont fait un peu plus de 40 concerts en appartements maintenant (en plus de leur tournée). Le résultat : augmentation de leur notoriété, visibilité, et de leur fans base (oui car celui qui invite invite des gens qui ne connaissent pas forcément Exsonvaldes) et des ventes de leur merchandising.

En effet, ils vendent du merchandising à la fin de chaque concert en « pay what you want » (vous donnez ce que vous voulez). Au final, ils gagnent 20% de plus sur le merchandising que sur des prix fixés. Pourquoi? Grâce à l’interaction. Assister à un concert gratuitement, qui vous plaît, avec un artiste à quelques mètres de vous, ça crée un vrai lien émotionnel. Et ça se voit sur les ventes…

Bien sûr, ce ne sont que des artistes, mais tous ces nouveaux modèles sont en train d’impacter l’écosystème.

Des entreprises innovantes pour soutenir ses artistes 2.0

De nouvelles entreprises se sont créées, comme TopSpin, Nimbit et Kickstarter pour soutenir les artistes (et/ou les labels) dans ces évolutions. TopSpin aide les artistes (et/ou labels) à mieux communiquer avec leurs fans et à monétiser. Et on constate que quand c’est bien fait, les gens achètent. Par exemple, un artiste travaillé par TopSpin voit le panier moyen de ses fans atteindre les 100 $, et plusieurs artistes ont un panier moyen de fans à 50 $.

Dire que les gens ne veulent que la gratuité n’est pas corroboré par ces exemples. Dans l’ensemble les artistes utilisant TopSpin ont panier moyen d’achat par les fans à 20 $ …donc plus que le prix d’achat d’un CD.

Et, bien sûr, les labels ont un rôle à jouer. Il s’agit d’un business model pour les artistes et pour les labels. Le futur est le direct to fans. Et ce futur est le même pour les labels.

D’ailleurs, certains labels comme Universal Motown indique que les artistes qui ne comprennent la nécessité et la responsabilité de communiquer avec leurs fans ne sont probablement pas des artistes qu’ils signeront:

There may be some indie hipper-than-thou artists who want to let the music speak for itself, they are probably not for us. We believe an artist has a responsibility to communicate with their audience…We embrace the world of technology and the vast improvements in communication.

Cameo Carlson, executive vice president at Universal Motown Republic Group.

Dans ces domaines, Universal Music vient d’ailleurs de finaliser un partenariat avec Mozes et Big Champagne et Warner Music avec Cisco. Certains gros artistes majors n’ont pas attendu ces partenariats pour se lancer dans le direct to fan. Mariah Carey, Lady Gaga, Prince ou Bowie l’utilisent depuis longtemps.

Un album de remix fait par des fans

Terry McBride est le patron de Nettwerk, un label canadien qui utilise ces business models avec beaucoup d’artistes différents. Il a déclaré que le droit d’auteur ne voudrait plus rien dire d’ici une décennie, et qu’il essaie donc d’agir en conséquence. Son objectif prioritaire est de s’assurer que chaque action lui permet de réellement communiquer avec les fans de ses artistes.

Avant la sortie l’album de l’artiste K-OS (Hip hop), ils avaient lancé sur internet toutes les pistes de l’album, permettant aux fans de faire leur propre mix. Ce n’était même pas un remix car les titres n’avaient même pas encore été mixés.

Plutôt que de s’angoisser à cause des fuites éventuelles sur l’album, ils ont préféré laisser les fans faire ce qu’ils voulaient des titres, sans s’en inquiéter. Ils ont proposé ensuite aux fans de mettre leurs mix sur un site, de voter et les meilleurs mix ont été mis sur un album. L’album pro et l’album fan ont été lancés en même temps.

De nombreux fans ont achetés les deux albums qui se sont retrouvés en même temps dans le top 50.

Il faut donc arrêter la nostalgie du « avant c’était le bon temps » pour se concentrer véritablement à développer ces business models. Ce marketing n’a rien de nouveau. Il s’agit simplement d’un retour aux racines. L’artiste qui va s’adresser directement à ses fans. Et Internet permet maintenant de le faire rapidement, facilement et mondialement…Je ne dis pas que le marketing direct to fan est la seule olution. Je pense simplement qu’il s’agit d’une des solutions, parmi d’autres, à ne pas négliger.

Le connect to fans: un retour aux sources

D’ailleurs dans le milieu des années 1970, le groupe folk canadien “Stringband” réunissaient les noms et adresses de ses fans à chaque concert et leur envoyaient des cartes postales pour les informer des concerts, des fêtes, nouveaux albums….Pour leur 3ème album (1977), ils ont demandé à leurs fans de les aider (10 $ ou 15 $). Ceux qui les aidaient étaient invités à faire les chœurs en studio avec le groupe pour compléter l’album, et l’album a été appelé «Merci aux personnes suivantes….” avec les noms des centaines de gens qui les avaient aidés imprimé sur la pochette du disque, et quelques centaines d’autres sur la page d’insert … le disque a été envoyé à chaque donateur (frais de port avait été payé avec les dons).

Donc cette formule du CwF + RtB peut être valable n’importe quand.

Encore une fois, toutes les campagnes marketing sont différentes, et doivent être pensées en vue d’améliorer les forces et opportunités de chaque artiste. Les outils vont également continuer à évoluer mais le principe de déterminer ses objectifs principaux (« Je veux que mon widget soit sur 100 sites cette année » ou « 50 000 visiteurs uniques ce mois ci » ou que « mon titre soit écouté 10 000 fois » ou que » j’arrive à collecter 5000 emails de fans » ou que « le panier moyen d’achat de mes fans soit de 30 € sur mon site ») et de travailler à développer sa fanbase pour les atteindre ne changera pas. Nous n’en sommes qu’au démarrage du direct to fan.

Des maisons de disques aux maisons de musique

Le rôle des maisons de disques doit également évoluer. Son rôle de base, indispensable, ne changera pas, en facilitant la commercialisation et la distribution des artistes. Imaginons maintenant que les maisons de disques deviennent des maisons de musique, vendent des gammes de produits beaucoup larges que des CD, permettent aux artistes de proposer des packages à valeur ajouté et donnent également une chance réelle à la distribution digitale en comprenant qu’Internet n’est pas qu’une plateforme de distribution, mais un moyen réel de diffusion et de monétisation.

Imaginons également qu’elles comprennent pleinement le rôle du consommateur, améliorent sa connaissance et son suivi (un consommateur n’est pas seulement un acheteur ou un pirate).

Imaginons qu’elles utilisent un music marketing créatif, utilisant les nouvelles technologies, nouveaux outils et réseaux sociaux, mixant la musique,graphisme, social, communautaire et recommandation….

Plus que jamais, la musique est et doit rester une expérience et non un produit…

Illustrations CC Flickr par Nine Inch Nails Official, Hoong Wei Long, _astracan_, ekai, Johanna B.

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http://owni.fr/2010/05/06/oui-on-peut-encore-gagner-de-l%e2%80%99argent-avec-sa-musique/feed/ 7
Dis, c’est quoi une bonne stratégie musicale digitale? http://owni.fr/2010/03/27/dis-c%e2%80%99est-quoi-une-bonne-strategie-musicale-digitale/ http://owni.fr/2010/03/27/dis-c%e2%80%99est-quoi-une-bonne-strategie-musicale-digitale/#comments Sat, 27 Mar 2010 16:15:13 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=10980 C’est quoi être un artiste en 2010? C’est quoi une maison de disques en 2010 ? Une maison de musique ? Une maison de musique enregistrée ? Comment définir et travailler le music marketing dans un environnement en constante évolution ?

Tout d’abord, vous ne pouvez pas vous lancer dans la moindre action marketing, même la plus petite, sans définir au préalable vos objectifs.  Je ne vous parle pas d’un business plan sur cinq ans mais juste que vous définissiez les résultats que vous attendez de votre action. Quel est l’objectif derrière votre action ? Améliorer votre présence online ? OK, mais pourquoi ? Tournées ? Être signé ? Vous voulez vendre des disques, du merchandising, des tickets ? Combien ? Et pourquoi  êtes-vous  sur Twitter ? Qu’est ce que vous en attendez ? (Mon article sur le sujet)

On assiste en ce moment à une pléthore d’actions dans l’industrie de la musique. Mais au final, pour quel résultat ? Est-ce que le temps passé dessus n’est pas plus important que les résultats finaux de l’action ?

La plupart des gens frustrés par leurs résultats online ont souvent confondu tactiques et stratégie. C’est-à-dire qu’ils ont privilégié les actions avant de définir le pourquoi cette action.  Je me répète, mais un objectif FLOU, ça donne une connerie PRÉCISE (copyright papa@virberg).

Avant de démarrer, rappelez-vous bien quelques petites choses :

- Les fans ne veulent pas seulement rentrer en connexion avec votre musique, ils veulent que VOUS rentriez en connexion avec eux

- Les trois étapes de votre développement sont : attirer l’attention, rentrer en connexion, et monétiser

- La seule manière de concurrencer la gratuité, c’est de rajouter de la valeur à ce que vous faites et enfin Cwf + RtB =$$$ (Connect with Fans + Give them a reason to buy = monétisation).

- Pourquoi attirer l’attention et se connecter à ses fans ? parce que le plus gros problème de l’industrie du disque actuellement, ce n’est pas le prix, c’est les milliards de contenus existant partout. Plus personne ne sait quoi écouter et où. D’où la nécessité d’être visible et de se créer une communauté pour pouvoir monétiser.

Vous ne pouvez pas forcer les gens à rentrer dans une relation. Vous devez leur prouver, quotidiennement, que ça vaut le coup.

Dîtes-vous bien également que vous ne devez pas faire TOUT ce que je décris. Il faut vous concentrer sur ce qui est important pour vous, au regard de vos objectifs.

« Et la musique alors ? » me direz vous. Bien sûr, la musique est à la base de tout. L’artiste doit pouvoir proposer une musique que quelque part, quelqu’un aura envie d’écouter.

Bon maintenant, passons aux choses sérieuses : qu’allez vous apprendre dans cet article ?

- Si vous n’avez pas de site web alors que vous êtes un groupe, vous avez raté votre carrière

- Myspace c’est “sooo 2004″, mais pourquoi ce n’est pas ridicule de créer sa page

- Facebook d’accord, mais pourquoi ?

- Connaître ses fans, c’est important, mais quels sont les meilleurs sites d’analyse de données ?

- Pourquoi s’inscrire sur Bandcamp ? Parce que c’est comme s’inscrire sur MySpace mais en mieux.

- Sur Youtube, tu n’es peut-être pas Lady Gaga mais apprend comment toi aussi tu peux faire un milliard de vues.

- Pourquoi l’email et la newsletter restent une arme de séduction massive ?

- Twitter, l‘outil dont personne ne se sert mais qui touche tout le monde

- Flickr, Wikipedia, Deezer, Spotify… ce n’est pas parce qu’ils ont des noms bizarres que vous ne devez pas vous en servir !

- Le SEO (search engine optimization) n’est pas une maladie, c’est même un médicament

Cet article (livre blanc ?) devenait donc un peu trop long et lourd pour le blogger. Donc pour plus d’utilité, j’ai pensé qu’il était plus simple de le laisser en téléchargement (gratuit) par ici. Vous pouvez également le retrouver “embedded” juste en dessous.

En plus, je peux mettre des images comme ça. Et les images, c’est bien.

Sinon, en échange du téléchargement gratuit, j’accepte bien évidemment les donations. En espèces, voire en nature, voire en granola.


Des questions ? virberg@gmail.com

Retrouvez moi sur :

www.twitter.com/virberg

http://www.slideshare.net/virberg/cest-quoi-une-bonne-stratgie-musicale

Énormes remerciements publics à Olivier Ravard (@MrOlivier) de www.whereismysong.net

Photo CC Flickr nestor galina

> Article initialement publié sur Don’t Believe The Hype

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http://owni.fr/2010/03/27/dis-c%e2%80%99est-quoi-une-bonne-strategie-musicale-digitale/feed/ 5
An open letter to record companies even if they didn’t ask for anything http://owni.fr/2010/03/06/an-open-letter-to-record-companies-even-if-they-didnt-ask-for-anything/ http://owni.fr/2010/03/06/an-open-letter-to-record-companies-even-if-they-didnt-ask-for-anything/#comments Sat, 06 Mar 2010 15:38:14 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=9533 4191077911_2fc0e1e0cb

Virginie Berger (@virberg) former marketing director of Myspace, is analyzing the reasons why record companies failed to embrace the digital era. But she doesn’t only criticize and gives some pragmatical advices to her pairs. This open letter has already been published in French, on Virginie’s blog “Don’t believe the hype”. The author adapted the text and Owni translated it in order to share it worldwide.

An open letter to record companies even if they didn’t ask for anything or chronicle of a death foretold

It was ten years ago, in France. I had a job interview with the CEO af a record company. The job I was applying for was head of the interactive marketing (yes, at that time, marketing was interactive). When we brought up the Napster issue, I told him that Napster should be use as a promotion(al) tool and that artists could get closer to their fans thanks to (by using/through?) it. I was young and naive. What haven’t I said ! I wasn’t that far from the “Vade retro satanas!”. Despite the  fact that I totally screwed up my job interview, my interlocutor told me that “we don’t care about the audience”, that “only the protection of copyrights matters” and that “the CD is and will be the one and only music format”. And that was it.

Ten years after, nothing changed here... When I talk to the same people (yes, those people who told us that they killed piracy by closing Naspter ten years ago are still running the business), we still have the same conversations…

Between “I don’t see what mistakes we did since 10 years” and “You know Virginie, online marketing is useless to promote music” (those two quotes are true and were said by the CEO of a record company in 2009). We are not yet in the post-Napster era…

I don’t want to sound like an industry veteran, but it’s been a while that I’m hanging around in the music business. In 1997, I was finishing my business studies in the US and was discovering MP3.com. I was on Napster in 2000. Then I worked for television channels in the radio broadcast industry and online, always with a position that has to do with music. I was always in touch with the record industry.

For ten years I’ve been observing (and participating to) all the attempts to save music : the Napster to Go, online media players launched by major labels (highly secured, with no common catalogues and no interoperability), 360 deals, Comes with Music, Starbucks Music, MySpace, Spotify…

None of these attempts appeared to be the future of music. And Spotify won’t be. I remember talking about it with the head of strategy of a record company. He told me that he wanted to work exlusively with Spotify because that was, according to him “the future of music”. I answered “for you, the futur is free listening based on advertisement revenue?”

We can only be sure of one thing: that Spotify isn’t alone the future of music. Maybe because there is no future of music. And how can we even think that a single private company can save a whole industry… Anyway, there is not future for the current music industry. Not in the way it is currently evolving. And by the way, what is the music industry ? Hundreds of doers divided in different sectors, functions, styles…

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What killed the music industry ? Arrogance. The arrogance of believeving that one does not need to understand, or to change…

I want to tell all my friends in record companies that they need to understand right know that we are no more in the business of selling CD’s. We are in the business of creating value around music. Once you understand this change, I assure you that the rest will come much more easily.

You spent millions of euros in inadequate strategies or lobbying and your practices are now outdated. Not to mention the waste of time. It is now time for you to care about what is happening. And to fit in. It’s not how it should have been, or how you want it to be or even how it should be… It’s just this : to adapt or to die.

Allow me to share some thoughts that are going through my head for a long time now. I’m not aiming at teaching you lessons. It’s neither my role, nor my job. It is only reflections, carefully tought through by somebody who is absolutely piqued at the way things are evolving.

Know your environment

I’m extremely surprised by the space given to digital in record companies in France. We have project managers and digital project managers. Promotion and online promotions. Sales and digital sales. It is as if digital was a minor media which has to be treated differently and most of all kept away from the teams… It is surprising. Digital is a component of mix marketing, and a way to distribute. It has to be integrated, from strategic reflection to operational. There is no such thing as TV project managers or radio project managers, so why digital project managers ? Digit is transverse by nature and serve as a support for creating sales. It stars a promotion and support sales. So integrate it, for real…

Get your teams ready

The NY Times recently asked its teams to seriously embrace digital or to leave… Do the same. How can you really comprehend and assimilate the market if you don’t understand, if you don’t try to anticipate its evolutions, if you don’t integrate theories and case studies. When I speak about Connect with Fans and Reason to Buy, fans segmentation, freemium, access to music, datamining, Bandcamp or TopSpin, people look at me in a weird way. That is to say that these different well known, recognized and tested concepts,on which modern music marketing is based, are unexplored by the very people who have to implement them.  Most of the time, I’m told about NRJ playlist (first french music radio) and ways to get your artist broadcasted in Le Grand Journal (a french tv show). That is the marketing strategy of record companies in France. Without any prior strategic reflection.

It is true that the example hast to be set at the top. And when people at the top are proud of understanding nothing to digital, of not using it, of spitting on Facebook and Twitter (this is a metaphore), of saying that “anyway, we don’t need it, it’s useless”, the situation is very problematic.

Assume what you are : mongers

You sell music, you earn money with music, you then are mongers. It’s not pejorative, it’s just reality. It is sales and marketing. We set up a value to a product and we sell it. I will not enter in the artistic sphere : it has a magical and handcrafted aspect. But then, when you decide to sell an artist, sell him truly and take no chances. It’s not because we work in the music business, because we’re cool and wear sneakers and are familiar with cheek-kiss that this business is not serious.

For example, work on your marketing like it is marketing, and not only promotion. Work on your marketing like Microsoft, Apple or Unilever.

Marketing is not evil, it is not dirty, it doesn’t mingle with the artistic side but it helps you to sell it. Isn’t it the goal of it all ?

To sum up : define and know your consumers, set up some objectives, plan out your offer to fulfil those objectives, integrate the fans in the sales cycle, collect and monitor data and results and then improve. Marketing, I told you !

Invest in R&D : focus on technology

Understand that mobility and data are the future. Think about new advertising patterns. Develop applications, don’t be afraid of embedding Facebook connect everywhere or even Google connect. Don’t follow EMI, use the embed players (60% of Youtube traffic). Use the SoundCloud player: it grants you access to top quality analytics. Let your consumers do some of your marketing.

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Data is the new gold

You have to understand that you can make money around musical content, not necessarily just on music. Set up innovative business models based on monitoring behavioral data and personnalised brand content. Check what TopSpin is doing. Their use and monitoring of data is really impressing but especially concrete. And sales follow !

Understand that the future of music is mobility, discovery and social

That’s it : share the music licence fees instant of simply selling copies. Invent knew revenue streams and systems that involve all the network : from operators to online distributors.

Again, think about access to music and freemium

You want to do free streaming? Then think about a way to convince users to pay. You have to give them a reason to buy.

How? By  putting back the artist at the center of it all. Offer high def versions, merchandising, specific premiums, gigs, digital compilations, specific playlists.

There is a huge opportunity in discovering new talents : seaze it ! Look at what Bandcamp do, they start to take the lead in this field. Integrate bloggers.

For most of people, record companies are evil

They can take the shape of Pascal Nègre (CEO Universal Music France), Pascal Obispo, Popstars or Zazie. Pirates believe that what they are doing is for the common good. They pirate an industry that don’t hesitate to display big salaries, to throw disposable music to our faces or to compare pirates with nazis. Artistic considerations are not taken into account. For most of them, the industry they are pirating an industry that made the most of it for a long time by making money exploiting the consumers. For the general public, you are responsible for everyting.

So stop making your consumers angry and engage with them. Now ! Engage the conversation, create a blog, be transparent. Transperency = confidence. For users and for artists. Your biggest problem is not piracy but darkness. Engagement creates attention which creates monetization.

Aside from engagement, the key to success is differentiation. We now have the tools that allow us to create customized business models for each artist, label, audience, service. The unique business model is gone. So why don’t you do it ?

Technology isn’t magic, it won’t solve a business problem. Think about the digital environment as a lego.

Compete against free, precisely because what you offer isn’t free. For most people, it is free to copy a CD, to upload music to a USB key.  But the connection with the artist, the experience around music and value-added formats like videos, unplugged recordings, merchandising, unreleased tracks, lyrics, pictures, concerts -context, to say it briefly- isn’t free.

We have to stop being obsessed with making money out of every copy, instead of providing global access to music with a context that will give reasons to buy.

Adapt yourself : avoid asking huge and unadapted guaranteed minimums, stop refusing to grant access to catalogues with no particular reason (without the absolute control of the market), stop tracking down your consumers, being tough-minded on prices, refusing all technological standards, setting up copyright policies beyond understanding, destroying private life protection… Nobody will follow you. Unless it is your strategy.

Don’t be tempted by secured format. If few years ago you didn’t try to impose DRM, you wouldn’t have created the Itunes monster.

And give some space to other talents : innovation often comes from outside.

To sum up, don’t wait to be saved, save yourself !

> Translated by Guillaume Ledit, for Owni

> Illustrations by chiarashine, by PACMan3000, par Beverly & Pack

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http://owni.fr/2010/03/06/an-open-letter-to-record-companies-even-if-they-didnt-ask-for-anything/feed/ 1
Lettre ouverte aux maisons de disques même si elles ont rien demandé http://owni.fr/2010/02/18/lettre-ouverte-aux-maisons-de-disques-meme-si-elles-ont-rien-demande/ http://owni.fr/2010/02/18/lettre-ouverte-aux-maisons-de-disques-meme-si-elles-ont-rien-demande/#comments Thu, 18 Feb 2010 19:07:16 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=8526

Il y a presque 10 ans, je passais un entretien avec le Directeur Général d’une maison de disques pour un poste de responsable marketing interactif (oui, à l’époque le marketing était interactif). Lorsque nous avons abordé le sujet Napster, toute jeune et naïve que j’étais, je lui dis qu’il fallait utiliser Napster comme outil de promotion, et que grâce à cet outil, les artistes pourraient beaucoup plus facilement rencontrer, toucher leurs fans…Que n’ai-je  dit !!! Je n’étais pas loin du « Vade retro satanas !» Outre le fait que j’avais complètement planté mon entretien, mon interlocuteur m’a expliqué que « le public on s’en fout », que « seule la défense des droits compte » et que « le CD est et restera le seul et unique format de musique…. » Et puis c’est tout.

10 ans plus tard, rien n’a changé… Lorsque je discute avec ces mêmes interlocuteurs (oui, les personnes qui nous avaient dit avoir tué le piratage en fermant Napster il y a 10 ans sont toujours en place), nous avons toujours les mêmes discussions… Entre le « je ne vois pas quelles erreurs nous avons bien pu faire depuis 10 ans » à « Tu sais Virginie, le marketing online pour la musique ne sert à rien » (ces deux citations, véridiques sont l’œuvre d’un DG de major en 2009), l’après Napster  n’a toujours pas eu lieu….

Je ne veux pas faire ma vétérante, mais cela fait maintenant un bout de temps que je traîne dans la musique. En 1997, je finissais mes études aux Etats Unis et je découvrais MP3.com. En 2000, j’étais sur Napster. J’ai ensuite travaillé dans des groupes de télé, de radio, sur le web avec un poste toujours en relation avec la musique et les maisons de disques. Depuis 10 ans, j’assiste, voire même je participe aux différentes tentatives de « sauvetage » de la musique, comme le  Napster to Go, les plates formes lancées par les majors multi sécurisées, non interopérables avec des catalogues non commun, les deals 360, le Comes with Music, le Starbucks Music, MySpace, Spotify….

Mais aucune de ces tentatives n’a été le futur de la musique. Et Spotify ne le sera pas plus que les autres. Je me souviens en avoir discuté l’été dernier avec un patron de la stratégie d’une maison de disque. Il me disait vouloir travailler en exclu avec Spotify car c’était vraiment « l’avenir de la musique ». « Ah oui, lui ai-je répondu, pour toi l’avenir c’est une écoute gratuite basée sur du revenu pub ? »…

La seule chose dont on peut être certain, c’est que Spotify n’est en aucun cas le futur de la musique. Peut-être parce qu’il n’y a pas de futur dans la musique. En tout cas, il n’y a pas de futur pour l’industrie de la musique actuelle. Pas telle qu’elle évolue actuellement…Et puis, c’est quoi l’industrie de la musique ? Des centaines d’acteurs fragmentés par secteur, par fonction ou par genre…

Qu’est ce qui a tué l’industrie musicale ? L’arrogance. L’arrogance d’être certain que rien ne changera, que ça ne sert à rien de chercher à anticiper le mouvement. L’arrogance de croire que tout se réglera à coup de procès ou de lois. L’arrogance de croire qu’on a pas besoin de chercher à comprendre ou changer…

Mes amis des maisons de disques, il faut comprendre dès maintenant que nous ne sommes plus dans un business de ventes de CD, mais dans un business de création de valeur autour de la musique. Une fois que vous aurez compris ce changement, je vous assure que le reste suivra beaucoup plus facilement…

Vous avez dépensé des millions de $$ en stratégies inadaptées et mal conduites, en lobbying, en pratiques complètement dépassées. Sans compter le temps perdu. Il serait temps que vous vous intéressiez et intégriez vraiment ce qui arrive. Ce n’est plus comment ça devait être, ni comme vous voulez que ça soit, ni comme cela devrait être…C’est juste que c’est comme ça. S’adapter ou mourir.

Permettez-moi donc de vous faire part de quelques petites réflexions qui me trottent dans la tête depuis fort longtemps. Loin de moi l’idée de vous donner des leçons. Ce n’est ni mon rôle, ni mon job. Il s’agit simplement de réflexions, mûrement constatées par quelqu’un de complètement dépitée par le tour que prennent les choses.

Connaissez votre environnement : Je suis extrêmement étonnée par la place donnée au digital dans les maisons de disques. On a les chefs de projets et les chefs de projets digitaux. La promo et la promo web, les ventes et les ventes digitales. Comme si le digital était un support mineur, qui nécessite d’être traité différemment et surtout d’être éloigné de tout autre contact avec les équipes….C’est étonnant. Le digital est un composant du mix marketing, et un moyen de distribution. Il doit donc être intégré, de la réflexion stratégique à l’opérationnel. Il n’y a pas de chefs de projets tv ou de chef de projet radio, alors pourquoi des chefs de projets  digitaux ?  Le digital est par nature transversal, un support de la création aux ventes. Il starte une promo, soutient les ventes. Alors intégrez-le, pour de vrai….

Préparez vos équipes : Le NY Times a demandé récemment à ses équipes de se mettre sérieusement au digital ou de partir…Faites la même chose. Comment pouvez réellement comprendre et assimiler le marché si vous ne le comprenez pas, si vous ne cherchez pas à l’anticiper, à intégrer théories et cases studies. Quand je parle CwF et RtB, de segmentation des fans, de freemium, d’accès à la musique, de datamining, on me regarde très bizarrement. C’est-à-dire que ces différents concepts, qui sont connus, reconnus et testés, fondateurs du music marketing moderne sont inconnus par les premiers qui sont sensés les appliquer. La plupart du temps, on me parle de playlist nrj et de passage au Grand Journal. Voilà la stratégie marketing en maisons de disque…Sans aucune réflexion stratégique en amont…

Alors c’est vrai que l’exemple doit venir d’en haut… Et quand le haut se vante de ne rien comprendre au digital, de ne pas l’utiliser, crache sur Facebook ou Twitter (image bien entendu) et que « que toute façon on en a pas besoin  et que c’est inutile»,  c’est quand même très problématique (exemples entendus maintes en fois encore la semaine dernière…).

Assumez ce que vous êtes : Des marchands de tapis. Vous vendez de la musique, vous gagnez de l’argent sur la musique, vous êtes donc des marchands de tapis. Et ce n’est pas péjoratif, c’est juste la réalité. C’est du commercial. On fixe un prix à un produit et on le vend. Je ne rentrerai pas dans la sphère artistique, ça a un côté un peu magique, artisanal…mais ensuite, quand vous décidez de vendre un artiste, vendez le vraiment, en mettez toutes les chances de votre côté. Ce n’est parce qu’on est dans la musique, qu’on est cool, qu’on porte des baskets et qu’on se fait la bise que le business n’est pas  sérieux…

Par exemple, travaillez vraiment votre marketing comme du marketing, et non comme de la promo. Travaillez le marketing comme on le pratique chez Microsoft, Apple ou Unilever.

Le marketing ce n’est pas sale, ce n’est pas mauvais, il ne s’insère pas dans l’artistique mais il vous aide à le vendre. C’est un peu le but non ?

En résumé :

-          Définissez vos consommateurs par produit

-          Etablissez vos objectifs : qu’est ce que vous voulez faire ?

-          Définissez votre offre pour atteindre ces objectifs : créer des produits qui vous permettent d’atteindre ces objectifs

-          Créez les sites web, contenus, landing pages, etc… : objectif : intégrer les fans dans le cycle de ventes

-          Collectez vos données

-          Mesurez vos performances : d’où vient le consommateur, quels produits achètent ils, etc..

-          Optimisez votre campagne

-          Répéter, améliorer, expérimenter

Investissez dans la R et D : Concentrez-vous sur la technologie, la mobilité, les nouveaux modèles publicitaires et les analytics.

Donc développez des API, intégrez Facebook connect, Google connect, la syndication de contenus aux sites artistes.

Ne suivez pas EMI, décentralisez la distribution via des players embed (60% du traffic de Youtube). Utilisez le player SoundCloud qui vous permet d’avoir accès à des analytics de grande qualité. Permettez à vos consommateurs de faire votre marketing.

Pensez RSS, Feeds, XML, API et pas MTV.

Les datas sont le « new gold » : Comprenez que vous pouvez faire de l’argent autour de la musique, pas forcément que sur la musique. Réfléchissez à des business models basé sur le dataming, les nouvelles générations de pub, le branded content personnalisé, le targeting comportemental

Comprenez que le futur de la musique c’est la mobilité, la découverte et le social et c’est tout : Licencier donc l’accès la musique au lieu de simplement vendre des copies: Inventez de nouveaux systèmes de revenus impliquant des ISP, des opérateurs télécoms, des opérateurs mobiles, des moteurs de recherche. Partagez les revenus

Déployez des applications mobiles partout (Iphone, Android, Symbian, Windows). Que ce soit pour des remixes, des mash-ups des playlist, des applications musiques pour les réseaux sociaux, des radios digitales…

Pensez encore une fois en terme d’accès à la musique et de freemium. Le streaming gratuit ok, mais le taux de conversion au payant doit au moins être à 2 chiffres. Comment ? En proposant pour les versions payantes des versions haute def, des concerts, des webcasts, des produits spéciaux (D2F), des compilations digitales

Intégrez les concepts de mise en avant de nouveaux talents. Intégrez les blogueurs, lancez des radios thématiques « Connectez et développez ». Regardez ce que fait Bandcamp, ils commencent à prendre le lead dans ce domaine.

Pour la plupart des gens, les maisons de disques sont le mal, représentées par Pascal Nègre, Obispo, la starac  ou Zazie. Les pirates ont donc l’impression de faire œuvre de bien public, en piratant une industrie qui n’hésitent pas à afficher un salaire à 6 chiffres par mois (Nègre/Universal), à balancer de la musique jetable (Starac et autres) ou a comparer les pirates à des nazis (Lameignère/Sony). Les considérations artistiques ne rentrent pas en ligne de compte. Pour la plupart, « on pirate une industrie qui en a bien profité pendant des années », ou qui « se fait du fric sur les dos des consommateurs ». Bref, pour le grand public, tout est de votre faute.

Donc arrêtez de faire enrager vos potentiels acheteurs mais engagez les. Maintenant ! Engagez la conversation, créez un blog, soyez transparent. Transparence = confiance. Pour les utilisateurs comme pour les artistes.

Comprenez bien que votre plus gros problème, ce n’est pas le piratage mais l’obscurité. L’engagement crée l’attention qui crée la monétisation.

A côté de l’engagement, la clé du succès est la différenciation… Nous avons maintenant les outils qui nous permettent de créer des business models customisés pour chaque artiste label, public, services…Le business model unique n’existe plus.

Alors pourquoi ne le faites-vous pas ?

La technologie n’est pas magique, elle ne va pas résoudre un problème business. Pensez l’environnement digital comme un lego.

Rentrez en concurrence avec le gratuit, justement parce que ce que vous offrez n’est pas gratuit. Pour la plupart des gens, copier un CD, c’est gratuit, charger sur une clé USB, c’est gratuit, mais la connexion avec l’artiste, l’expérience créée autour de la musique, les valeurs ajoutées comme les vidéos, films, jeux, chats, livres, concerts et merchandising, en bref  le contexte (!!!) – tout cela n’est pas gratuit.

Il faut cesser avec cette obsession de vouloir faire de l’argent avec chaque copie, au lieu de fournir un accès global à la musique, un contexte qui donnera envie d’acheter.

Adaptez-vous : Résistez donc à la tentation de demander des MG monstrueuses et inadaptées, de refuser les accès aux catalogues sans aucune raison (à part celle du contrôle unique du marché), de poursuivre vos consommateurs, d’être inflexible sur les prix, de refuser tout standard technologique, d’être complètement obscur sur vos politiques de licences, de détruire la protection à la vie privée…Car plus personne ne vous suivra. A moins que cela ne soit votre stratégie.

Résistez également à la tentation des formats protégés. Si il y a quelques années vous n’aviez pas imposé les DRM, vous n’auriez pas créé tout seul le monstre Itunes.  Alors autorisez les systèmes open.

Et laisser la place à des talents qui viennent de l’extérieur… Hotmail a changé les emails, des étudiants de stanford ont lancé Google, ou Facebook… L’innovation vient souvent de l’extérieur…

Bref, n’attendez pas qu’on vous sauve, mais prenez vous en mains.

Scott Fitzgerald disait :

“The test of a first-rate intelligence is the ability to hold two opposed ideas in the mind at the same time, and still retain the ability to function”.

Dont acte.

» Article initialement publié sur Digitalmusic.tumblr.com

» Illustration de page d’accueil par PACMan3000 sur Flickr

» Illustration par Beverly & Pack sur Flickr

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