OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Clic, clic, fric http://owni.fr/2012/11/08/clic-clic-fric/ http://owni.fr/2012/11/08/clic-clic-fric/#comments Thu, 08 Nov 2012 10:39:38 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=125462 null

Bonne nouvelle pour les marketeux du web et autres adeptes du SoLoMo en quête du sacro-saint buzz sur le web ! Un nouveau service révolutionnaire vient de sortir, permettant de faire exploser les compteurs de vues des dernières vidéos publiées.

Intitulé Buyral, ce dispositif vend des clics, selon différentes formules : 250 000 à 25 000 000 vues pour des sommes allant de $11,99 à $59,99.

“Marre des vidéos virales qui ne deviennent pas virales ? Avec Buyral, vous aurez des millions de clics à chaque instant !” Le succès d’un Gangnam style, de Call me Maybe ou de Maru à portée de souris ! De quoi ouvrir aussi de nouvelles perspectives à la presse, en quête de modèle stable à l’heure du numérique.

Implantée partout dans le monde, la société multiplie les opportunités d’emploi : de la maternelle aux maisons de retraite, en passant par les laboratoires de recherche et développement, toutes les forces vives sont mobilisées pour cliquer sur le bouton play des vidéos virales de demain.

L’activité du “professional clicking” (“clic professionnel”) est en plein essor et n’est pas près de s’arrêter. “Partout il y a un bouton susceptible de récolter des clics. Ascenseur, distributeurs automatiques, jeux de marteau, explique enthousiaste un porte-parole de Buyral dans une vidéo édifiante :

Cliquer ici pour voir la vidéo.



Bon, vous vous en doutiez, Buyral est évidemment une grosse blague. Mais la vidéo reprend si habilement les codes de communication aujourd’hui répandus – plans léchés, ton mielleux et musique lyrico-cul-cul – qu’elle en devient redoutablement efficace. En guise d’exemple, comparez donc avec la chaise la plus célèbre du monde

Cerise sur le gâteau, viralité sur le plan com’, ce projet sort des cervelles d’une agence de pub, John St., basée au Canada, tout aussi compétente dans le bullshit bingo de la pub en ligne : “social”, “experiential”, “digital”… Qui d’autre pour rendre virale une vidéo proposant de rendre virales des vidéos tout en se moquant de ses propres pratiques ? Inception 2.0.

Contacté par Owni pour en savoir plus sur le projet et en particulier à qui celui-ci peut bien bénéficier, les équipes de Buyral nous ont indiqué être débordées, mais ne manqueront pas de nous répondre “dès qu’une équipe de clics sera disponible”.

Mais il y a fort à parier que cette vidéo ne profite qu’aux auteurs eux-mêmes. La boîte est une habituée de ce genre de coups, qui couplent auto-promo et auto-dérision. Pour mémoire (et pour le plaisir, aussi), le clip promotionnel Catvertising. Bah oui, vous pensiez pas que les vidéos de chats rigolos étaient tournées dans un salon tout de même ?

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Photo par Pivic (ccbyncnd)

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Trafics d’audience http://owni.fr/2012/11/02/trafics-d-audience/ http://owni.fr/2012/11/02/trafics-d-audience/#comments Fri, 02 Nov 2012 17:13:52 +0000 Claire Berthelemy http://owni.fr/?p=124812

La nouvelle mesure de l’audience sur Internet, présentée le 30 octobre par Médiamétrie, met en évidence la fabrique de l’audience de plusieurs grands sites de presse qui ont pris l’habitude d’agréger des visiteurs uniques de manière un peu opaque.

Fierté

Répondant à l’appellation trompeuse de co-branding, la technique qu’ils utilisent consiste à gonfler artificiellement l’audience d’un site média en y additionnant, sans trop le dire, celles réalisée par des sites de jeux, de voyages ou de rencontres, entrés dans le giron de ce média – pour vendre davantage de publicité.

Une nouvelle mesure d’audience du web

Une nouvelle mesure d’audience du web

Ce mardi, Médiamétrie a dévoilé les mécanismes de son nouveau système de mesure de l'audience des sites. Le système ...

Ainsi, Le Figaro, Le Parisien ou L’Express et bien d’autres, pour voir grimper leur courbe dans les classements Médiamétrie n’hésitent pas à agréger des visiteurs uniques de sites qui n’ont rien à voir avec leur contenu éditorial.

Le Parisien récupère les visites de clubdeal.com, un site qui permet de profiter “des meilleures adresses afin de pimenter votre quotidien”, mais aussi celles de trucdegrandmere.fr, pubeco.fr, cartesfrances.fr, monsieur-biographie.com et d’autres. Yahoo! dans le classement Médiamétrie fait apparaitre les visiteurs du site assurland.com, ceux du Bondy Blog (associé de fait au site Yahoo! Actualités) et les visiteurs du célébrissime site de partage de photos en ligne Flickr. Le Figaro mise lui sur le site leconjugueur.com et sur le très fréquenté evene.fr.

Des astuces de récupération d’audience plutôt porteuses, même si la conjugaison n’a que peu de rapport avec l’information que proposent ces sites médias. Il est davantage question de recettes publicitaires que de fierté.

Quelques-uns ne succombent pas complètement à ces manières. C’est le cas du groupe Le Monde, qui fédère de manière transparente sur le site de son quotidien les autres titres de presse qu’il commercialise – le Huffington Post, Télérama ou Courrier International, tout en proposant son propre service de conjugaison.

La régie publicitaire du NouvelObs, elle, se targue de commercialiser l’audience de Rue89, de Challenges.fr, de Le Plus ou de Sciences & Avenir, mais son site vedette oublie de préciser qu’elle prend en compte également les internautes qui évitent des fautes de français grâce à laconjugaison.fr (grand concurrent de leconjugueur.com).

Source : classement Médiamétrie, annexes des sites et co-branding

Source : classement Médiamétrie, annexes des sites et co-branding

Le 30 octobre, Médiamétrie a présenté son classement des sites Internet français pour le mois d’août 2012. Les résultats obtenus par les groupes de presse se révèlent naturellement liées à ces diverses opérations d’agrégation.

Pour en mesurer plus précisément les effets, nous avons cherché à comparer l’audience de ce mois d’août dernier avec celle réalisée l’an passé à la même période. Aussi, nous avons voulu voir qui avait perdu ou gagné des places dans le classement en montrant qui avait acheté de l’audience. Le résultat ci-dessous montre les gains de place(s).

Parmi les gagnants, France Télévisions qui a acheté curiosphere.tv ; Le Figaro qui a acquis evene.fr et sport24 ; Le Nouvel Observateur qui s’est offert Rue89 et Le Parisien qui gère maintenant clubdeal.com, trucdegrandmere.fr, pubeco.fr, cartesfrances.fr et monsieur-biographie.com.

Ces résultats font apparaître deux perdants : TF1 et Doctissimo, qui tous deux n’ont aucun nouveau partenariat significatif par rapport au mois d’août de l’année 2011.

Loin de nous de tirer des conclusions hâtives, mais chez Médiamétrie, on confie que :

ça [le principe de "co-branding", ndlr] a pu jouer oui, logiquement ça apporte de l’audience…

Jeux

Mais Médiamétrie souhaite règlementer un peu plus ces systèmes de partenariats qui permettent de gonfler l’audience : dès le 1er septembre, de nouvelles règles sont entrées en vigueur. Au programme de ce changement, l’impossibilité pour les marques de faire entrer dans leurs statistiques plus de deux sites “partenaires“. De même confie une responsable de chez Médiamétrie :

Quand il n’y a pas de lien capitalistique, l’apport exclusif d’audience est passée à 30% contre 50% auparavant et limité à deux co-brandings par site. De même, il y a des règles graphiques à respecter, ne serait-ce que qu’on passe d’un site à l’autre. La barre de navigation doit être la même par exemple.

Questions jeux, leur part est à partir du 1er septembre limitée à 30 %. De nouvelles méthodes de calcul, l’entrée en vigueur de limites de ce principe, Médiamétrie semble mettre quelques barrières dans les comptes d’audience des médias. Jusqu’à ce que soient trouvées de nouvelles techniques pour améliorer son nombre de visiteurs uniques.


Illustrations par Pixel Fantasy [CC-byncsa] édition O.NOor pour Owni /-)
Infographie réalisée sur easel.ly

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Les droits chemins du Superbowl http://owni.fr/2012/02/15/les-droits-chemins-du-superbowl/ http://owni.fr/2012/02/15/les-droits-chemins-du-superbowl/#comments Wed, 15 Feb 2012 12:14:42 +0000 Lionel Maurel (Calimaq) http://owni.fr/?p=98512

La semaine dernière avait lieu aux Etats-Unis le 46ème Super Bowl, la finale du championnat national de football américain, qui a vu la victoire à l’arrachée des New York Giants sur les New England Patriots.

En plus d’être un grand rendez-vous sportif, le Super Bowl constitue chaque année l’un des plus importants événements médiatiques au monde, avec en 2012 plus de 111 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis et 12 000 tweets par seconde dans les dernières minutes de la rencontre. Pour profiter de cette audience monstre, les annonceurs publicitaires étaient prêts à débourser 4 millions de dollars pour 30 secondes de passage à l’antenne et pour couronner le tout, le show de la mi-temps fut pimenté par une prestation de Madonna en personne.

Mais le spectacle sur le terrain pourrait bien se prolonger par une troisième mi-temps animée… dans les prétoires ! En jetant un oeil dans les coulisses juridiques du Super Bowl, on se rend en effet compte que cet évènement est littéralement saturé de propriété intellectuelle, depuis les logos sur les casques des joueurs jusqu’à la musique des publicités en passant par le nom “Super Bowl” lui-même !

La National Football Ligue (NFL) annonce d’ailleurs clairement la couleur dans ses spots vidéo, qui sont précédés par un avertissement de copyright particulièrement intimidant.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette année, un petit vent de Copyright Madness devait souffler dans l’air, car on a pu assister avant, pendant et après le match à un feu d’artifice d’accusations de plagiats et de menaces de procès. Un maelström contentieux,  révélateur des pathologies de la propriété intellectuelle et qui soulève cette question : mais comment avons-nous pu en arriver là ?Operation Fake Sweep : plus de 300 sites web débranchés par le FBI…

La semaine précédent le Super Bowl, les agents du FBI ont fait du zèle en déconnectant 16 sites spécialisés dans la diffusion illégale d’évènements sportifs en streaming et 291 sites vendant des contrefaçons d’articles de sports. Operation Fake Sweep (d’après le nom d’une tactique au football américain), ce “coup de filet” numérique s’appuie sur des dispositions législatives datant des années 70, conçues à l’origine pour permettre aux agents fédéraux de saisir les propriétés des dealers de drogues. Comme dans l’affaire MegaUpload, le FBI s’est emparé des noms de domaine des sites susceptibles de violer les droits de la NFL. Sur les sites dégommés, figurent aujourd’hui des badges rappelant le prix à payer pour la violation du copyright ou encore des vidéos “pédagogiques” sur les dangers de la piraterie…

Les parallèles avec l’affaire MegaUpload ne s’arrêtent pas là, puisqu’un américain de 28 ans, Yonjo Quiroa, a été arrêté dans le Michigan le 2 février, pour avoir mis en place neuf sites de streaming diffusant illégalement des programmes sportifs protégés. A l’instar de Kim Dotcom, ce “pirate du sport” risque cinq années de prison pour violation des lois fédérales.

Cette action du FBI intervient alors que le Super Bowl était cette année pour la première fois officiellement diffusé par NBC en streaming sur Internet. L’ironie veut que l’un des joueurs vedettes d’une des équipes participant à la finale, Tom Brady le quaterback des Patriots, a admis qu’il avait déjà regardé le Super Bowl en ligne l’année dernière à partir d’un site pirate, alors qu’il se remettait d’une blessure au Costa Rica…

Pour plusieurs commentateurs, cette Operation Fake Sweep prouve une nouvelle fois que le gouvernement fédéral américain, même sans le vote des lois SOPA/PIPA, dispose d’un arsenal juridique suffisant pour faire tomber à peu près n’importe quel site Internet, au nom de la protection de la propriété intellectuelle.

Imbroglio juridique autour des publicités du Super Bowl 46

Les publicités diffusées lors du Super Bowl représentent un enjeu énorme pour les firmes qui sont prêtes à payer les sommes astronomiques demandées pour quelques secondes d’apparition lors du Big Game. Mais les choses peuvent devenir un peu plus compliquées lorsque le copyright s’en mêle…

La firme automobile Chrysler avait par exemple cette année décidé de “mettre le paquet”, avec son spot “Halftime in America” dans lequel joue Clint Eastwood, programmé au moment stratégique de la mi-temps.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La diffusion devait être couplée avec une campagne virale de promotion sur Internet, notamment par le biais de YouTube, pour donner un maximum d’impact à la vidéo. Chrysler avait en effet mis en place une carte interactive des Etats-Unis pour suivre pour suivre la propagation de la vidéo sur YouTube et Twitter, avec ce message : “Just one person can start a chain reaction that reaches thousands. Share this video via Facebook or Twitter and watch below as it spreads across the country.”

Sauf que lorsque les spectateurs se sont rués sur YouTube pour partager la vidéo suite à son passage à l’antenne, ils n’ont pu voir que ceci :

Pour des raisons assez obscures, YouTube avait désactivé la vidéo de Chrysler suite à une plainte pour violation de copyright déposée… par la NFL ! Et comme Chrysler utilisait le player de YouTube sur son propre site, il n’était même pas possible d’y voir là sa propre vidéo ! Le spot a été remis en ligne depuis, mais cet énorme fail trouve certainement son explication dans une requête automatique envoyée par la NFL pour faire désactiver par YouTube toutes les vidéos dont le titre comportait le mot “Halftime”, afin d’empêcher les diffusions pirates du show de la mi-temps… Bienvenue dans le monde merveilleux de l’application automatique des règles du copyright !

Les mésaventures juridiques des publicités du Super Bowl ne s’arrêtent pas là cette année, puisque Danone a également connut des problèmes sévères, suite à la diffusion de ce spot de promotion d’un yaourt à la grecque :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le groupe australien John Butler Trio a en effet remarqué de troublantes similitudes entre le riff principal de la musique accompagnant cette vidéo et un de ses morceaux, intitulé  Zebra. Même s’il ne s’agit pas d’un usage direct de cet enregistrement, les ressemblances entre les deux morceaux sont visiblement suffisantes pour servir de fondement à une accusation de plagiat et le groupe est en train de fourbir les armes pour attaquer Danone en justice.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Madonna à deux doigts du procès…

Chaque année, une star est invitée à se produire à la mi-temps du Super Bowl dans un grand show à l’américaine. Si Janet Jackson avait fait scandale en 2004 en montrant un petit bout de sein, Madonna cette année a défrayé la chronique à cause d’une plainte assez délirante déposée à son encontre par… un pornographe !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Madonna avait en effet prévu à cette occasion de chanter l’un des morceaux tirés de son album MDNA : “Girls Gone Wild“. Or ce titre reprend celui d’une série de vidéos pornographiques, dont le créateur Joe Francis n’a pas du tout apprécié l’emprunt par Madonna. Ayant judicieusement déposé ce titre comme marque, il a fait valoir que l’interprétation de ce morceau lors du Super Bowl aurait constitué une appropriation fraduleuse des termes, susceptibles de créer une confusion dans l’esprit des consommateurs…

Madonna a un moment envisagé de négocier avec les avocats de Joe Francis pour trouver un terrain d’entente, avant de se décider à retirer ce morceau de la programmation prévue pour la soirée. Mais cela n’a visiblement pas calmé les ardeurs contentieuses du pornographe, qui fort de ce premier succès d’intimidation a décidé de porter plainte pour l’usage des mots Girls Gone Wild comme titre d’une des chansons de l’album MDNA…

Super Bowl : et quelques délires juridiques de plus…

Voilà pour les affaires principales déclenchées par ce Super Bowl 46, mais en creusant davantage, on trouve encore bien d’autres manifestations de délire juridique à se mettre sous la dent. Cette année par exemple, la NFL a mis en place des règles drastiques afin d’encadrer la rediffusion du match… dans les églises évangéliques, manifestation de ferveur visiblement fort prisée aux Etats-Unis ! Entre le respect du droit des marques, la taille et l’emplacement de l’écran, les conditions d’entrée,  autant dire qu’il faut consulter un avocat pour ne pas risquer l’amende…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pour les particuliers également, la NFL a fixé une règle cocasse selon laquelle vous pouvez organiser une soirée pour voir le match avec vos amis, à condition que votre écran ne dépasse pas 55 pouces, sinon il s’agirait d’une représentation illégale ! Il est également visiblement plus prudent de ne pas prononcer ou d’écrire les mots “Super Bowl”, voire même “Super Sunday” dans les jours qui précèdent le match, car la NFL a enregistré ces termes comme marque et se montre très sourcilleuse sur l’emploi qui en fait. On peut par contre visiblement dire “Big Game” à la place sans risque, puisque la NFL a échoué cette fois à faire protéger ces mots et c’est pourquoi de nombreuses compagnies l’utilisent pour éviter d’avoir à payer des droits astronomiques

***

Le Super Bowl constitue vraiment un remarquable concentré des pathologies engendrées par les dérives actuelles du droit de la propriété intellectuelle. Pour goûter complètement le ridicule de la chose, je vous conseille de terminer en allant lire cet article excellent, qui s’interroge sur les rapports entre le copyright et le football américain.

En effet, certains coachs ont visiblement essayé de faire breveter ou de protéger par le copyright des schémas tactiques employés sur le terrain, afin d’empêcher leurs adversaires de les copier (en soutenant qu’ils étaient assimilables à des chorégraphies…). Mais ces prétentions ont heureusement toujours été rejetées et il en résulte que les équipes restent libres d’imiter les tactiques de leurs adversaires pour les retourner contre eux. L’auteur de l’article conclut que loin de constituer un frein à l’innovation, cette liberté de copier pousse les entraîneurs à inventer sans cesse de nouvelles stratégies pour battre leurs adversaires, ce qui fait du football américain un sport vivant, sans cesse en évolution.

En définitive, malgré tout ces délires juridiques, le football américain est  fondamentalement un sport en Open Source. Ironique, non ?


Illustration de la chronique du copyright par Marion Boucharlat pour Owni /-)

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Yahoo et Gmail lisent vos mails http://owni.fr/2011/10/25/yahoo-et-gmail-lisent-vos-mails/ http://owni.fr/2011/10/25/yahoo-et-gmail-lisent-vos-mails/#comments Tue, 25 Oct 2011 07:45:15 +0000 Benoit Le Corre http://owni.fr/?p=84345 Le 13 octobre, Yahoo! a lancé un site pour vanter la popularité de sa messagerie avec une carte interactive baptisée Visualizing Yahoo!. Celle-ci propose notamment de visualiser en temps réel les mots les plus employés par ses utilisateurs, en analysant le contenu de leurs mails. Pour cette opération marketing, Yahoo! promet qu’elle lit uniquement la ligne de l’objet du message. N’empêche, à cette occasion, on découvre que Yahoo! peut lire l’intégralité de vos mails.

Interrogé à ce sujet, Yahoo! désapprouve le verbe “lire” mais reconnaît l’existence de cette pratique. Pierre Landy, responsable juridique de Yahoo! Europe évoque plutôt “des systèmes automatiques”, autrement dit des programmes qui “scannent et analysent l’ensemble des messages envoyés et reçus d’un compte utilisateur”. Pièce jointe, objet, corps du texte, tout y passe. Aucune intervention humaine n’est a priori requise. Comprendre que l’analyse n’est pas effectuée par des être humains mais des robots. Méconnu, ce processus est pourtant présent dans de nombreuses messageries gratuites.

Gmail aussi aime lire

Gmail, l’autre géant américain des correspondances numériques fonctionne de la même manière. La totalité du contenu des messages de ses utilisateurs est automatiquement scanné et analysé, en vue de générer des “mots clés”. Les trois dernières lignes de la partie “Publicité et confidentialité” des Conditions générales d’utilisation :

Google analyse le texte des messages Gmail afin de filtrer les spams et détecter les virus. Le système de filtrage Gmail permet également d’analyser les mots clés contenus dans les e-mails afin de cibler l’audience des annonces diffusées.

Yahoo! et Google revendiquent la légitimité de leur procédé. Pierre Landy de Yahoo! Europe explique :

Cela permet de bloquer près de 550 milliards de spams atterrissant dans les boîtes mails de nos utilisateurs chaque mois dans le monde, soit aux alentours de 1800 mails par utilisateur.

Et si, en même temps, cette analyse permet d’identifier les centres d’intérêts des utilisateurs, c’est pour “améliorer la pertinence des annonces” et leur proposer une publicité adaptée à leurs besoins. Autrement appelée de la publicité contextualisée.

Quant à la légalité de cette pratique, une piste de réponse semblait être apportée par l’application “Visualizing Yahoo!”. L’onglet “What am I seeing?”, en dessous du fil des mots clés, apprend que les données n’ont pas été utilisées en Italie, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en France.

Une violation potentielle d’un droit fondamental

La liste des cinq pays internes à l’UE laissait présager que le droit européen constituait un rempart aux analyses des contenus des mails. Ou au moins à leur diffusion. Une version confortée par le Contrôleur européen de la protection des données. Contacté par OWNI, il estime que “le système de scan implique une potentielle violation de la confidentialité des correspondances”. Donc une violation d’un droit fondamental de la Charte européenne des droits de l’Homme.

De son côté, Pierre Landy de Yahoo! Europe assure que la collecte des données est légale :

Le projet a été initié aux États-Unis et il n’est pour le moment pas prévu de le déployer localement dans d’autres pays (…) Ceci explique que les données relatives à la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni, si elles sont effectivement collectées n’y sont pas présentées.

Une directive adoptée en 2002 par le Parlement européen n’interdit effectivement pas l’analyse des contenus mais oblige les sociétés à informer l’utilisateur sur cette pratique. Elle vient appuyer la directive 95/46/CE qui est un texte de référence en matière de protection des données personnelles. De fait, l’internaute devrait avoir la possibilité de refuser ce service. Un autre groupe de travail européen, constitué en 2006, a légitimé le scan – appelé “filtrage” dans le texte de loi – au vu des spams massifs.

Pour vulgariser à l’extrême, ce type d’analyse n’est pas inquiété par la justice européenne puisqu’il

  • a été jugé nécessaire,
  • est robotisé,
  • accepté par l’utilisateur lors de son inscription.

Au niveau du droit français, la loi du 6 janvier 1978 pose la même base. Selon Cédric Manara, spécialiste du droit sur Internet et professeur à l’EDHEC:

cette loi dit que si l’on collecte des informations, il faut que l’utilisateur soit informé, qu’il accepte le principe et qu’il soit informé des conditions dans lesquelles les données seront utilisées.

D’où l’importance du bouton “J’accepte” lors de la création d’un compte Yahoo! Mail ou Gmail.
A défaut de désactiver le scan qui sera toujours effectif, il est possible de désactiver les publicités contextualisées.

* Pour pénétrer la “mémoire cachée ” de Facebook, RDV ici : http://www.ecrans.fr/Facebook-la-memoire-cachee,13424.html


Illustration FlickR PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales Éole

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Printemps arabe©, si jeune et déjà marketé http://owni.fr/2011/08/03/printemps-arabe%c2%a9-si-jeune-et-deja-markete/ http://owni.fr/2011/08/03/printemps-arabe%c2%a9-si-jeune-et-deja-markete/#comments Wed, 03 Aug 2011 15:30:36 +0000 Yves Gonzalez-Quijano http://owni.fr/?p=75319 Écrire pour ce Carnet est loin d’être facile alors qu’il se déroule des choses autrement plus graves dans la région. C’est particulièrement vrai au regard de ce qui se passe actuellement en Syrie. En cette veille de ramadan [ndlr : article initialement publié le 31 juillet], karîm (généreux, magnanime…) selon la formule consacrée, l’ironie n’est plus exactement de saison…

Avec le Printemps arabe©, les publicitaires prolongent encore un peu plus « l’extension du domaine de la lutte » et, fort logiquement en définitive, se mettent à vendre la révolution arabe à toutes les sauces possibles. C’est dans son blog que Ted Swedenburg a publié, il y a un mois environ, un billet sobrement intitulé Coke & Pepsi and the Egyptian Revolution sur les nouvelles publicités pour Coca et Pepsi. Dans la droite ligne de leur éternelle rivalité commerciale (voir ce billet sur la manière dont ils embrigadent les vedettes de la chanson arabe), les deux géants américains du soda chantent aujourd’hui à qui mieux mieux les charmes de la révolution arabe.

Pepsi pour commencer (30 s), avec ces jeunes des classes moyennes (forcément révolutionnaires) qui ont tous des idées en surfant avec la technologie moderne (ordis et téléphones portables) et qui, littéralement parlant, « redonnent des couleurs à la ville ». Un peu subliminale, l’allusion à la révolution du 25 janvier n’est pas bien loin : introduit par l’image d’un journaliste à la télé sur fond de paysage urbain, le lien avec les événements est implicite avec l’image, presque en fin de clip, du personnage initial saluant depuis son balcon un rassemblement qui pourrait bien être une révolution (qui ne dit pas tout à fait son nom malgré tout)…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Coca (60 s) aussi file la métaphore des couleurs, avec ce récit du centre-ville du Caire qui sort peu à peu de la grisaille pour que « demain soit plus beau » (c’est le slogan final). Là encore, c’est avec la fin du clip que l’évocation des événements politiques se fait plus précise, lorsque, sur fond de paroles où il est question de demander l’impossible, la caméra dévoile la désormais incontournable place Tahrir.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Bien sûr, tout est beau et sans violence dans le monde enchanté de la pub ! Bien sûr, c’est loin d’être la première fois que la « réclame » pille l’imaginaire politique révolutionnaire en général et la contre-culture en particulier (Ted Swedenburg rappelle ainsi que Coca et Pepsi ont naguère accommodé à leur sauce l’underground américain des années 1960).

La révolution, presque un business forum

Mais au moins, dans l’exemple américain, la récupération a-t-elle eu lieu a posteriori. On peut être ainsi quelque peu choqué à découvrir, dans le centre de Beyrouth en avril, alors que le printemps arabe n’était pas si loin, cette publicité qui associe la participation à un business forum à une manifestation de rue…

Mais on est franchement atterré quand on découvre dans le centre de la capitale de la Syrie cette publicité qui fait sans doute allusion aux codes vestimentaires des supporters de foot mais qui fait surtout irrésistiblement penser aux manifestants pro-régimes, alors que les « événements » (comme on disait en métropole autrefois lorsqu’il s’agissait de l’Algérie) ont vraisemblablement déjà entraîné la mort de près de deux mille personnes…

Plus bête que méchant en revanche, ce clip du jeune chanteur libanais Sijal Hachem pour sa chanson Khalas (la version libanaise du kifaya égyptien) où l’on voit de beaux mâles derrière des barbelés enflammer, masque sur le nez, des pneus. De superbes créatures hésitent – comme l’armée égyptienne ? – entre répression et séduction !… Sommet de la métaphore érotique (volontaire on l’espère), le puissant jet de la lance à eau… qui noie l’hybris des manifestants ! Le tout se termine par un interrogatoire… troublant (surtout quand on pense aux méthodes trop souvent utilisées dans la région…)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les noces de la publicité et de la politique ne sont pas si anciennes que cela dans le monde arabe (2005 est sans doute une date repère : voir ce billet). Aujourd’hui encore, plus d’un régime (par exemple en Syrie : voir ces deux billets, 1 et 2) hésite entre la bonne vieille propagande de papa et la communication politique moderne et ses spin doctors. Patrie d’une bonne partie des « créatifs » de la publicité arabe et base régionale d’un certain nombre de grandes agences internationales, le Liban a été l’un des premiers terrains où des forces politiques opposées (en l’occurrence les camps du 7 8 (!) et du 14 mars) se sont clairement livré bataille par campagnes médiatiques interposées (voir ce billet).

Et le Liban est encore le lieu où cette communication politique a été non seulement tournée en dérision (sur ce plan, on trouverait facilement d’autres exemples ailleurs), mais également, « retournée » tout court, c’est-à-dire déviée de ses objectifs politiques pour être rendue à ses fins premières, faire de la réclame pour des produits de consommation (voir, dans ce billet, les réemplois publicitaires de la campagne J’aime la vie).

Comme le suggère l’auteur(e) d’un article à ce sujet sur le site Muslimah Media Watch, la révolution du Printemps arabe est non seulement télévisée, mais aussi marchandisée et sexualisée !


Article initialement publié sur Culture et Politique arabes sous le titre : “Dieu que la révolution est jolie ! Le printemps arabe© est en vente…”

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[Graphism'] Mash-up de logos http://owni.fr/2011/07/08/graphism-mash-up-de-logos/ http://owni.fr/2011/07/08/graphism-mash-up-de-logos/#comments Fri, 08 Jul 2011 06:33:16 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=73045 Dans la lignée de ces logos qui disent la vérité, voici les logos inversés réalisés par Viktor Hertz. Ce designer a réalisé une série de logos où « Pepsi » est brandé comme Coca-Cola et vice & versa. On appréciera également Facebook déguisé en Twitter ou encore Vimeo maquillé en YouTube. Bref, cela a le mérite de faire appel à notre culture visuelle pour déceler la supercherie.

sourcesource

Billet initialement publié sur Graphism.fr sous le titre [logos] « Et si Facebook devenait Twitter et Google devenait Yahoo ? »

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São Paulo, ville (presque) sans pub http://owni.fr/2011/07/05/sao-paulo-ville-presque-sans-pub/ http://owni.fr/2011/07/05/sao-paulo-ville-presque-sans-pub/#comments Tue, 05 Jul 2011 12:37:55 +0000 Alexandre Marchand http://owni.fr/?p=72657

Une rare victoire de l’intérêt public sur le privé, de l’ordre sur le désordre, de l’esthétique sur la laideur, de la civilisation sur la barbarie

La verve en bandoulière, le lyrisme porté haut et fier, l’écrivain brésilien Roberto Pompeu de Toledo célèbre, à sa manière, la loi “Ville Propre” de São Paulo, un an après son vote.

São Paulo, octobre 2006. Le poumon économique du Brésil est enfoui sous une épaisse couche de publicité. Des panneaux géants envahissent les toits, les néons prolifèrent, des bâches dissimulent des immeubles entiers. Cinq millions d’affiches pour vingt millions d’habitants. Avec l’abondance de la publicité, le message commercial se dilue dans la masse… un problème que les communicants résolvent en intensifiant l’affichage!

Pour s’extraire de ce cercle vicieux, la nouvelle loi se devait de frapper fort. A la surprise générale, le conseil municipal vote alors, à la quasi-unanimité, une loi bannissant la publicité de tout l’espace public. “Ville propre”, une première mondiale.

A l’exception notable du mobilier urbain (abribus notamment), toute affiche visible depuis la rue doit désormais irrémédiablement disparaître. Les quelques pubs encore autorisées doivent se plier à des conditions drastiques de taille, de hauteur, d’espacement…. Voté sous l’impulsion du maire Gilberto Kassab (centre-droit), acquis aux principes de la société de consommation, le décret se veut un simple acte de bon-sens pour lutter contre la pollution visuelle, dénué de toute arrière-pensée idéologique.

Une ville à réaménager

Entrée en vigueur le 1er janvier 2007, la loi “Ville Propre” transforme, plusieurs mois durant, São Paulo en un immense chantier à ciel ouvert. Un à un les panneaux publicitaires sont démantelés, parfois accompagnés d’une amende salée (pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros) pour les propriétaires récalcitrants. Nulle pitié, même les affiches électorales n’y coupent pas!  La légende veut même qu’un avion frappé d’une publicité ait été interdit de survol de la ville. Ce qui amène les habitants, les Paulistes,  à découvrir un beau jour leur cité nue… et hideuse.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La ville est moche, du coup la publicité cachait sa laideur” affirme Nicolas Lechopier, auteur d’un mémoire sur le sujet et militant anti-pub au sein du Collectif des Déboulonneurs.

Nous sentons que les gens parlent avec fierté de cette ville nouvelle qui est apparue, ce qui était caché par la pollution” avance, à l’inverse, Régina Monteiro, directrice de l’urbanisation à São Paulo et l’une des clés de voûte du projet “Ville Propre”.

Ils disent qu’ils voient une ville plus belle, ils voient l’architecture, le paysage, l’environnement urbain

Pour habiller ces façades désormais épurées, la municipalité de São Paulo a dû mettre en place une ambitieuse politique d’aménagement urbain: graffs, sculpture, photographie…

Disparition de la publicité, certes, mais à quel coût ? Dalton Silvano, conseiller municipal de São Paulo, fut la seule voix discordante lors du vote de la loi. Pour cet ancien publicitaire, elle a porté un coup dur au monde de la communication. “Cela a eu un effet terrible, aboutissant à la fermeture d’entreprises de l’industrie ainsi qu’au renvoi de milliers de travailleurs, directement ou indirectement impliqués dans ce média” affirme l’élu, sans toutefois citer de chiffres précis.

Même flou du côté de la municipalité:  “Nous n´avons pas réalisé d’études sur le sujet, mais nous savons que les gens qui dépendaient de travail d’affichage ont été formés dans d’autres types de travaux tel que le marché qui a été créé pour répondre aux façades du commerce”. Au plan macro-économique, la loi ne semble avoir eu que peu de répercussions: les annonceurs se sont rabattus sur les autres moyens de publicité disponibles (médias, télévision…)

Effectivement, la publicité est loin d’avoir disparue totalement. “La loi a banni l’affichage tel qu’il existait mais ça va revenir par le biais du mobilier urbain” explique Nicolas Lechopier. Car, selon les propres termes de “Ville Propre”, les abribus, les horloges publiques ou encore le métro sont exemptés de l’interdiction. En 2009, un appel d’offres, sur les rangs duquel se trouvait JC Decaux, a d’ailleurs été lancé pour la construction de nouveau mobilier urbain. La loi interdit la publicité fixe? Qu’à cela ne tienne, un homme-sandwich ne tombe pas sous le coup de l’interdiction…

La suppression de la publicité, vitrine de São Paulo

Il n’y aura pas de vigilance parce qu’il n’y a pas d’idéologie sous-jacente à la loi, il faudra vraiment qu’ils y réfléchissent à deux fois avant de remettre de la pub

s’inquiète Nicolas Lechopier. Mais le décret “Ville Propre” a connu un écho inattendu. A l’heure où les grandes métropoles soignent leur image pour attirer les capitaux, la suppression de la publicité est devenue la vitrine de São Paulo.

Les répercussions internationales n’étaient pas du tout prévues, confirme Régina Monteiro. Dans les trois ans qui ont suivis le vote de la loi, nous avons été approchés par plusieurs villes hors du  pays et, ces dernières années, par des grandes villes brésiliennes désireuses de mettre en oeuvre leur propre projet

Prise au dépourvue, São Paulo s’est vue conférée un statut de précurseur en matière de réglementation de la publicité. Quatre ans après l’adoption de la loi “Ville Propre”, près d’une cinquantaine de métropoles ont adopté des législations similaires. Pour Régina Monteiro, “Ville Propre” fait désormais partie du patrimoine pauliste, peut-être la clé de sa pérennité:

Si un politicien essayait de la changer, nous sommes sûrs que la population viendra la défendre. La loi n’est pas plus d’un politicien ou d’un autre, la loi est de la ville.

Flickr CC Paternité west.m PaternitéPartage selon les Conditions Initiales jk+too PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification uckhet

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La PQR doit-elle trembler face à Groupon (et tous les autres)? http://owni.fr/2011/06/23/la-pqr-doit-elle-trembler-face-a-groupon-et-tous-les-autres/ http://owni.fr/2011/06/23/la-pqr-doit-elle-trembler-face-a-groupon-et-tous-les-autres/#comments Thu, 23 Jun 2011 10:19:21 +0000 Erwann Gaucher http://owni.fr/?p=70823 Groupon a ouvert le bal des achats groupés en France, et quel bal !
Aujourd’hui, le géant américain propose à ses abonnés la bagatelle de 1.500 deals par mois dans plus de 30 villes de France. Au 1er trimestre 2011, Groupon était consulté par 7,5 millions de visiteurs uniques par mois, devenant ainsi le 6ème site marchand de France ! Il emploie 400 personnes et le panier moyen des achats qui y sont effectués par les internautes et de 40€ avec une réduction moyenne de 60% par rapport au tarif « public ».
Un succès qui en a inspiré plus d’un puisqu’aujourd’hui, on ne compte pas moins d’une cinquantaine de sites de deals et d’achat groupés. Autant d’acteurs qui viennent s’attaquer de front au marché de la publicité locale et donc aux empires de PQR qui doivent préparer leur réponse..

C’est en tout l’avis de Jonathan Besnaïnou (lire l’interview ci-dessous), cofondateur d’Ohmydeal, un site qui regroupe l’ensemble des offres d’achat groupé.
Certains ne se sont d’ailleurs pas trompés, puisque Nice-Matin et La Provence ont déjà dégainé leur propre site d’achat groupés, i-Deals. En Belgique, Groupon a aussi mis un pied, où il compte déjà plus de 700.000 abonnés à sa newsletter et le groupe Rossel vient tout juste de racheter 64% de Groupolitan, qui compte 250.000 abonnés. Et l’on voit fleurir depuis quelque temps des deals sur maville.com. repris dans la version papier d’Ouest-France… La riposte s’organise…

Quel est l’état du marché du deal en France ?

Jonathan Besnaïnou : Il y a aujourd’hui plus d’une cinquantaine de sites d’achats groupés en France qui se sont développés au cours des 18 derniers mois, le premier entrant ayant été Citydeal en février 2010, racheté par Groupon pour s’implanter en Europe à peine quelques mois après sa création.
La première vague d’acteurs s’est concentrée sur la réplique exacte du concept et a donné lieu à la naissance de startups comme Clubdeal ou Bon-Privé (qui a depuis levé 1,5M€) et de structures issues de groupes tels que KGB Deals (Groupe 118 218, lancement en mars 2010) et Letrader (Groupe Astek, lancement en mars 2010).
La deuxième tendance majeure a été la naissance d’acteurs de niches se focalisant sur des cibles ou des produits bien définis. Un exemple vertueux de cette stratégie a été Dealissime, qui s’est rapidement spécialisé avec succès sur le haut-de-gamme féminin avant de se faire racheter il y a quelques jours par Living Social, deuxième acteur américain et concurrent historique de Groupon. La diversité de ces acteurs de niche est impressionnante et se développe de jour en jour : étudiants, enfants, familles, bio, lunettes, auto-moto, vins, voyages, spectacles, high-tech,  aujourd’hui tout s’achète groupé. Cette multiplication d’acteurs a naturellement engendré la naissance d’un nouveau type de service sur le marché : les agrégateurs d’offres, à l’instar d’Ohmydeal que j’ai cofondé en 2010 ou encore du groupe Pages Jaunes  avec 123deal, qui regroupent la totalité des deals et permettent aux consommateurs d’accéder à leurs offres préférées en quelques clics.

Certains acteurs historiques du e-commerce qui se sont lancés dans le secteur avec diverses stratégies ; les cashbackers proposent désormais leurs offres au sein de leur plate-forme (Ebuyclub avec le MegaDeal, Igraal avec le ideal du jour), tout comme Vente-privée.com et Cdiscount (respectivement  Rosedeals et Clesdeals), tandis que d’autres comme les spécialistes du coffret cadeaux Wonderbox et Smartbox y dédient un site externe (Wonderdeal et Lookingo qui est le 2ème acteur français).
Il existe aujourd’hui plus de 4.000 sites d’achat groupé dans le monde, dont près de 500 aux États-Unis, et l’enjeu d’une concentration éventuelle du secteur est crucial ; si certains pensent que plusieurs « petits acteurs » vont être amenés à mourir prochainement, je fais partie de ceux qui pensent que le secteur va continuer à s’enrichir d’acteurs positionnés intelligemment et/ou bénéficiant de synergies fortes avec leurs activités existantes,  comme l’audience pour les sites éditeurs de contenus.

Comment fonctionnent exactement les sites de deals ?

Prenons l’exemple d’un restaurant japonais décidant de réaliser une promotion avec un site d’achats groupés partenaire afin d’attirer de nouveaux consommateurs :

Étape 1 : Structuration du deal – Le site et le restaurant décident ensemble des conditions de l’offre : choix du produit offert, du niveau de réduction (quasiment prédéterminé en fonction de la catégorie de l’offre), de la marge du site partenaire (Groupon exerce des marges de l’ordre de 50% tandis que les autres acteurs sont plutôt autour de 30%), plafond du nombre d’acheteurs (selon le succès des sites / pour assurer un service irréprochable du commerce). Une fois les conditions choisies, l’offre est insérée dans un calendrier qui doit respecter une certaine alternance des deals présentés.

= Coupon : Un menu soupe+sushis+makis pour 10€ au lieu de 20€

Étape 2 : Mise en ligne et validation du deal – L’offre est mise en ligne pour une durée limitée (entre 24 heures et 72 heures le plus souvent) et diffusée aux membres du site via un email dédié. Les internautes achètent le deal sur le site partenaire et attendent la validation du coupon qui avait autrefois lieu lors de l’atteinte du tipping point, nombre minimum d’acheteurs à réunir pour bénéficier de la réduction et « activer » l’offre. Ce concept  n’est quasiment plus actif (ou le nombre minimum à atteindre est très bas) et les offres sont aujourd’hui automatiquement validées.

= 87 personnes ont acheté ce deal : l’offre est validée

Étape 3 : Prestation du restaurant et reversement de la commission par le site – Une fois le deal validé, les clients peuvent imprimer leur coupon et en bénéficier dans le restaurant selon les conditions établies (durée de l’offre, spécificités d’utilisation, etc.). La commission est ensuite reversée au commerce avec des modalités divergentes selon les sites d’achats groupés ; chez Groupon par exemple, le restaurant doit remplir un fichier avec le code de sécurité de chaque coupon après utilisation et le renvoyer quand il le désire afin de toucher sa commission sous 72 heures.

Le site d’achats groupés garde l’ensemble des recettes des coupons non utilisés.

La puissance du modèle réside dans sa capacité à créer une véritable valeur ajoutée à chacune des parties prenantes du système : le commerce reçoit de nouveaux clients séduits par une offre d’appel,  le consommateur réalise une excellente affaire dans son quartier, et le site d’achats groupés joue le rôle du parfait intermédiaire imprimant une marge confortable.

Tous les Groupon-like rentrent donc en concurrence directe avec les groupes de PQR ?

Groupon répond à un besoin fort pour les enseignes de proximité en offrant un système de marketing à la performance présenté comme « sans risque » (le bad buzz suite à la fermeture d’un commerce belge ayant utilisé Groupon aura remis à plat certaines pratiques douteuses du site leader, rectifiées depuis, voir ici). Le marché de la publicité locale en France représente plus de 500.000 annonceurs et s’élève à plus de 10Mds d’euros (source France Pub) ; seule une part infime est attribuée au web et c’est bien sur cette ligne « historique » à faible intensité concurrentielle que se placent les sites d’achats groupés.

Que doivent faire les groupes de PQR face à cette nouvelle concurrence ? Lancer leur propre site, comme Nice-Matin, s’allier avec des acteurs existant?

L’évolution du marché américain de l’achat groupé montre qu’il constitue un enjeu clé pour les éditeurs de contenus, et notamment les sites de presse. Forts d’une puissante audience naturelle, d’une certaine autorité sur le bon plan local, et pour certains d’une force commerciale établie, les grands journaux américains à l’instar du New York Times, de McClatchy Company, du Washington Post ou du San Francisco Chronicle ont pris le virage de l’achat groupé et proposent aujourd’hui du daily deal à leurs lecteurs (voir l’excellente infographie de l’INMA à ce sujet ici)
Pour ces éditeurs, plusieurs portes d’entrée sont possibles selon leur existant et leurs objectifs :

  • Affiliation : aujourd’hui, la plupart des sites d’achat groupé proposent des campagnes d’affiliation via des plateformes donnant ainsi la possibilité à tout site de diffuser leurs offres contre une rémunération au CPL (coût par lead/inscription) et CPA (Coût par Achat soit une commission située entre 5 et 12%)
  • Co-branding : un partenariat de marque grise peut être noué entre un site éditeur et un site d’achats groupés qui utilisera un espace dédié. C’est le choix du Washington Post qui a choisi le service de Living Social
  • White label : un service clé en main est offert au site éditeur qui diffuse ainsi des offres propres pré-négociées par le partenaire.
  • Do It Yourself : la technologie ne représentant pas une forte barrière à l’entrée et certains éditeurs ayant déjà des équipes de commerciaux, l’alternative de mettre en place le service en interne peut s’avérer pertinent. C’est le choix du New York Times avec le service Times Limited.
  • Talent acquisition : plusieurs équipes évoluent sur ce marché depuis plusieurs mois et l’absorption de l’une d’elles pour développer le bon produit est une alternative à considérer

Bien entendu, les groupes de PQR ont quelques atouts à faire valoir eux aussi pour défendre « leur » marché et leurs annonceurs locaux : fidélité, confiance dans la marque, forte audience et influence… Pourtant, ils ne peuvent pas regarder ce phénomène se développer à grande vitesse sans essayer de l’apprivoiser.

Le système Groupon n’a pas que des avantage pour les annonceurs, comme le rappelle Jonathan dans cette interview en faisant référence aux « mauvais buzz » déclenchés ici ou là par des commerçants déçus (Témoignage en vidéo sur Techcrunch, [en]), le risque est double pour les acteurs traditionnels : soit Groupon et les autres sites de Deals continuent de se développer et de s’approprier une part de du gâteau de plus en plus importante des annonceurs locaux, soit ils déçoivent un grand nombre de ces derniers et « abiment » le marché pour ceux qui resteront derrière.


Billet initialement publié sur Cross Media Consulting

Image Flickr CC AttributionNoncommercialNo Derivative Works Some rights reserved by origami_potato

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http://owni.fr/2011/06/23/la-pqr-doit-elle-trembler-face-a-groupon-et-tous-les-autres/feed/ 9
Vendredi c’est graphism S02E22! http://owni.fr/2011/06/10/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e22/ http://owni.fr/2011/06/10/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e22/#comments Fri, 10 Jun 2011 06:30:32 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=67033

Bonjour à toutes et tous !

Cette semaine, on fête le retour de Vendredi c’est Graphism! N’étant pas en France la semaine dernière, j’en ai profité pour faire le plein d’actualités pour cette semaine. Au programme, des actualités artistiques, graphiques, animées, photographiques… bref, accrochez-vous ! Je vous présente d’abord un petit site réalisé par mes soins sur les “Secrets de Graphistes”. Nous allons ensuite regarder les publicités pour La Poste dessinées par Lewis Trondheim ou encore un projet photo très fatigué ! Je vous présenterai également un travail d’animation tout en papier, et un hacking de télévision plutôt intéressant. Et nous finirons sur une vidéo du Festival de Comics de Toronto ainsi que sur un WTF très ralenti… ;-)

Bon vendredi et… bon graphism !

Geoffrey

On commence donc notre revue de la semaine sur un petit projet qui pose la question des “Secrets de graphistes” . En effet, nous avons toutes nos petites recettes honteuses comme imprimer des images en 72 dpi, confondre du Helvetica et de l’Arial, coder des sites en ActionScript1 et j’en connais même qui utilisent une vraie règle pour mesurer leur travail à l’écran ! J’en passe donc et des meilleures…

Ainsi, pour partager ces petites plaisanteries et ces petits secrets, en trois jours et avec mon ami Avétis (qui cherche par ailleurs un contrat en alternance en tant que designer web et multimédia), j’ai réalisé ce petit site mobile (pour iPhone ou Android), intitulé Secrets de graphistes. Le site se veut sans prétention et restera simple comme il est aujourd’hui

Donc, n’hésitez pas, attrapez votre téléphone mobile et rendez-vous sur http://secrets.graphism.fr pour lire et partager tous vos secrets de graphistes !

PHONE1 Partagez vos secrets de graphistes sur http://secrets.graphism.fr !

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Cette semaine, je suis tombé sur les dernières publicités de La Poste talentueusement dessinées par l’illustre Lewis Trondheim. Le dessinateur, qui avait réalisé des affiches pour La Poste en début d’année, continue sur sa lancée avec des spots publicitaires sur lesquels, apparemment, il semble avoir plutôt les mains libres. Ses dessins, toujours très bien exécutés sont animés par Jean-Matthieu Tanguy et le résultat est au rendez-vous.

L’idée de faire une publicité dessinée par un grand illustrateur est tout de même pas mal pour La Poste et ça nous change du paysage visuel souvent très difficile dans nos chers bureaux postaux.

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Cette semaine j’ai également découvert un projet photographique incroyable réalisé par Meredith Andrews de Malmö, en Suède. Cette jeune femme s’est posé la question du portrait et du réveil et a ainsi réalisé une série de clichés chez des familles, des amis, des amis d’amis pour au final avoir leur “vrai visage” au réveil. Un fabuleux travail qu’elle a nommé ainsi : “SLEEP / WAKE”.

source | source

Toujours dans les actualités, voici une vidéo en stop motion du travail de Bianca Chang. Cette charmante artiste freelance a conçu cette vidéo pour le tout dernier “A4 Paper Festival”… autrement dit, le festival de la feuille au format A4 à Sydney, Australie. Inspirée par la subtilité du ton sur ton et le théâtre d’ombres elle a puisé également son talent dans sa patience pour un résultat impressionnant. Pour information, Bianca Chang utilise des feuilles de 80g/m² mais en… papier 100% recyclé ! De quoi créer encore pendant longtemps ! :-)

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Toujours dans l’actualité, voici le hacking de la semaine ! Vous ai-je déjà parlé du TV-B-Gone ? Il s’agit d’un petit appareil qui s’apparente à une télécommande et qui permet d’éteindre toutes les télévisions et les écrans (voir cet exemple). Cependant, chaque fois que vous amenez votre TV-B-Gone au restaurant pour éteindre les télés nuisibles, vous regardez autour de vous avec un air suspect. Heureusement, mon héroïne du DIY, j’ai nommé Becky Stern a trouvé une solution silencieuse et discrète pour éteindre les télévisions. Elle a ainsi cousu un circuit très simple avec du fil conducteur sur sa veste. Elle peut ainsi, en zippant ou dé-zippant sa fermeture éclair, éteindre la télévision. Quoi de plus simple ?

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On continue notre revue de la semaine avec une courte mais passionnante vidéo réalisée pour le Festival de Comics de Toronto. Chaque dessinateur ou écrivain y parle de ses outils de prédilection. Le “Toronto Comic Arts Festival” existe depuis déjà plusieurs années et son but est de pour promouvoir l’étendue et la diversité de la bande dessinée ainsi que sa valeur littéraire et artistique. Cette vidéo est donc un bel hommage et une rencontre avec des stars de la bande-dessinée.

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On avance avec le travail d’Élise Gay et de Kévin Donnot, deux étudiants des Beaux-Arts de Rennes qui ont réalisé le site “Particip-a-type”, un site participatif  qui permet de créer, ensemble, une typographie en ligne. Belle idée, utopique et expérimentale s’il en est. Le fonctionnement est simple, chaque nouvel utilisateur est invité à modifier le dessin du caractère créé par l’utilisateur précédent, et le suivant fera ensuite la même chose. L’évolution est donc impressionnante, surtout qu’il est possible de télécharger à chaque fois la police de caractère réalisé au format Opentype pour être utilisée… en vrai !

Le site

Le site

Le WTF de cette semaine m’a fait un peu peur, je vous l’avoue ! Il s’agit d’une publicité pour un mixeur pour bébé.. mais qui a été détournée et ralentie pour la transformer avec une ambiance sombre et inquiétante… bouh !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pour le petit mot de la fin je voulais vous remercier tous et également Tania pour le WTF qu’elle m’a envoyé ! De même, si vous l’avez raté, précipitez-vous sur cet excellent article d’Owni sur les affiches de la Révolution Espagnole! Pour finir, je vous invite également à réserver votre 24 juin 2011 pour cette conférence sur la recherche en design à l’Ensad de Paris.

Bon week-end :-)

Geoffrey

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http://owni.fr/2011/06/10/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e22/feed/ 6
Top 32 des publicités géantes sur immeubles http://owni.fr/2011/05/28/top-32-des-publicites-geantes-sur-immeubles/ http://owni.fr/2011/05/28/top-32-des-publicites-geantes-sur-immeubles/#comments Sat, 28 May 2011 14:49:26 +0000 Topito http://owni.fr/?p=64410 Anando


Nike


NationWide


Siemens


Axe

Kill Bill

Vodafone


Papier adhésif

All State


Mini


Alco (il y a écrit « lavez-moi » sur les vitres)

Cingular


Pantene

Coca-Cola

Electrolux


Nike


Marque inconnue


Absolut

Inception


Vérifiez votre gaz !


Red Bull


Mini

Ikea

Midea


Coca-Cola


Nike

LEGO

Law & Order


Havainas


Calvin Klein

Zhangbei Fitness


(Bonus) LEGO


Top réalisé par Alixou sur Topito

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