L’observatoire des tendances et usages des nouvelles technologies, Tebaldo, qui les a présentées à Paris, estime que le papier électronique sera installé dans les usages des pays riches fin 2011 (affichage, éducation, presse). Des positions stratégiques sont en train d’être prises. Il nous reste deux ans, pour nous y mettre !

« La révolution viendra des papetiers et des imprimeurs, type Dai Nippon rinting ou Toppan, pas des fabricants d’électronique », estime Bruno Rives, fondateur de Tebaldo. La rupture semble se situer dans son aspect : rigide, le papier électronique est proche de l’ordinateur ; souple et flexible, il s’apparente davantage au papier classique.

Rappel technique : l’encre électronique est composée de pigments d’encre ou particules prisonnières de micro capsules, traversées par un faible courant électrique. L’affichage reste stable, même sans consommation électrique.

Chiffres: 1 million de lecteurs vendus dans le monde en 2008, 3 millions cette année, 9 à 10 millions dès l’an prochain. Le marché était de 70 millions $ en 2008 et devrait atteindre 2,1 milliards $ en 2015.

Nous l’avons dit ici, plusieurs fois, c’est d’Asie que vient cette nouvelle vague : la Corée du Sud, qui a fait de l’écologie une priorité nationale, et la Chine en sont les deux grands moteurs. Le Japon et Taïwan suivent de près.

Tournant dans les usages : les fabricants commencent à faire des choses attractives ! Les lecteurs sont désormais communicants (Kindle et Barnes and Nobles).

Le secteur scolaire (manuels interactifs) devrait être un des premiers utilisateurs. Puis, les hôpitaux, les parkings, les aéroports, les documents techniques.  Bridgestone propose un pré-prototype pour classe de 5ème/6ème, couleur, où on peut écrire, interactif, avec surlignage.


Dernières évolutions :

  • La couleur arrive en grand format A3 et A4 (2 à 3.000 couleurs). Reste à améliorer le contraste et le temps de rafraichissement. La couleur va être installée en pré production dès 2010 dans des projets scolaires en Asie.
  • La feuille de papier devient flexible en format A5 et A7, en noir et blanc pour l’instant, et enroulable. Pas encore pliable.
  • On y écrit de plus en plus précisément (mieux que sur tablette PC). Bridgestone, Fujitsu (Flépia), Mirasol notamment y travaillent activement.
  • La résolution augmente (vers 385 points par pouce)
  • L’audio et des applis tactiles sont possibles. L’animation et la vidéo arrivent sur de petites parties de l’écran.
  • Le prix va baisser lorsque la production de papier se fera en rouleaux et non plus via des systèmes rigides protégés par écran LCD. D’ici deux ans, estime Tebaldo. La feuille A5, qui pet contenir une encyclopédie, coûtera 80 $ en 2010 et 20 $ en 2011.
  • Mieux : demain la feuille sera vierge et se nourrira de l’environnement immédiat. Dans un musée par exemple. Epson y travaille.

Concurrence : les notebooks, l’iPhone, les tablettes.

A suivre : les initiatives du groupe de magazines américain Hearst fourni par LG / Philips.

Dès l’an prochain, toutes les réunions de l’administration sud-coréenne se feront avec un support de papier électronique. En 2012, les écoles chinoises devraient être massivement équipées, prévient encore Tebaldo.

Pour les éditeurs de presse, l’avantage est de combiner un support de contenus statiques et dynamiques, avec des fonctions de mises à jour à distance, voire de personnalisation.

Problèmes à résoudre:

Le contrôle de la distribution des contenus (fabricant, commerçant comme Amazon, opérateur téléphonique, ou éditeur ?) et l’accès direct aux abonnés que chacun entend bien conserver.

Ces appareils resteront-ils longtemps des liseuses ? Ne seront-ils pas balayés rapidement par des tablettes médias ?