La “Google Newsroom”, pour aller plus loin …

Le 18 janvier 2010

Je profite du billet très intéressant de Benoit Raphael (que je vous d'ailleurs invite à lire) pour poursuivre ma réflexion sur les modèles de création et de financement des contenus à l'heure d'Internet et de l'abondance ...

Je profite du billet très intéressant de Benoit Raphael (que je vous d’ailleurs invite à lire) pour poursuivre ma réflexion sur les modèles de création et de financement des contenus à l’heure d’Internet et de l’abondance.

L’organisation que décrit Benoit quand il parle de “Google Newsroom” est celle que plusieurs nouveaux média expérimentent.

Pour ma part je soutiens le schéma organisationnel suivant (chez France 24 nous nous en sommes inspiré pour réorganiser les équipes marketing techniques et éditoriales depuis 6 mois ) :

L’objectif principal de ce schéma regroupant toutes les équipes est de faciliter la fertilisation entre métiers.

1/ Le marketing (en noir) a pour charge les études qualitatives et quantitatives de trafic, les campagnes de référencement, la gestion des mailing, la distributions des contenus aux partenaires multimédia.

2/ La rédaction (en rouge) s’organise autour des rôles suivants :


Le MuJo
(ou Journaliste Multimedia) est capable d’écrire des articles, de monter des sujets audio / vidéo, de réaliser des reportages multimedia comportant des composants variés (diaporamas, mashups, contenus externes agrégés…). Le MuJo est un journaliste sensibilisé à l’écriture multimédia ayant des compétences techniques qu’il peut mettre à profit dans son travail de création, d’édition, de promotion et de suivi de ses contenus.
Parmi les MuJo on peut retrouver les rôles de reporters, de curators et de chroniqueurs qu’évoque Benoit dans son article.


Le Community Manager / ou le Topic Editor est une “tête de réseau”. C’est un journaliste passionné et spécialisé dans un (ou plusieurs) domaine(s) qu’il couvre en priorité. Il construit une communauté autour de la thématique qu’il traite. Il source, recherche, sélectionne et vérifie des contenus dans sa communauté et les restitue. C’est souvent aussi un Mujo.
Le Home Page Editor est un chef d’édition. Il a pour responsabilité la construction et le suivi permanent de l’offre de contenu proposé à la une des sites (mobile, web, réseau social).
Les source hunters sont des journalistes enquêteurs sur le réseau. Ce sont les “datas journalists” dont parle Benoit dans son billet. Ils sont capables d’aller trouver des données pertinentes permettant de construire ou d’enrichir un sujet, de dénicher et d’accumuler les données qui alimentent les applications-jounalistiques telles que celles proposées par exemple ici par le NYT.

3/ Le pôle technique (en gris) est organisé autour de 3 pôles :


Les MuDev, ou développeurs multimédias sont des profils hybrides entre développeurs et graphistes ayant une forte sensibilité éditoriale. Ils sont un bon support pour la rédaction. Ils développent aussi des contenus à forte technicité (des webdocumentaires, des applications-journalistiques…)
L’IT Development & Support est en charge du développement du socle technique. Il est en relation constante avec le marketing et la rédaction pour faire évoluer régulièrement l’ensemble des technologies utilisées (Dans le cas de France 24 nous avons choisi d’internaliser ce pôle afin de gagner en agilité et en indépendance).
Enfin, la R&D, ou plutôt la cellule de veille (un Lab) permet de tester et de valider des technologies et des usages. Les équipes marketing et éditoriales en profitent pour être en phase avec les dernières tendances.

S’organiser pour trouver des sources de financement…

Le Billet de Benoit est très intéressant à plusieurs égards. Le choix un peu trop rapide du terme “Google Newsroom” est discutable. Je ne vois pas ce que Google vient faire la dedans, mais passons… Il est surtout un peu dommage que la question du financement ne soit pas abordée. Je vais tenté dans les lignes qui suivent de compléter ou au moins de commencer à le faire.

J’aime bien cette idée qu’il propose de séparer “la production de valeur” de sa “mise en scène”. A mon avis, le grand changement que l’industrie des médias (de l’info comme du divertissement voir même que l’industrie du contenu en général) connaît est que le financement ne provient plus de la production de valeur, mais de sa mise en scène!

Imaginons un instant que j’essaie d’appliquer le modèle “production de valeur” (“creating value”) et “mise en scène” (“packaging products”) au schéma organisationnel que j’ai présenté plus haut. Ce schéma est applicable à mon avis à tout média multicanal. Il l’est en particulier aux pure players. Prenons à présent l’hypothèse qu’un pure player cherche à multiplier ses modes de financement via la vente de produits… :

Dans le schéma la “création de valeur” est (paradoxalement) un facteur de coût. La “création de produit” est facteur de profit. De fil en aiguille j’ai été tenté d’ajouter des briques au bloc gris foncé. Ces nouveaux rôles sont des “metteurs en scène” de valeur, des packageurs de produits sur des terrains fertiles et non exploités: je pense notamment à l’e-paper, à l’organisation d’évènements, à la vente d’applications, à la commercialisation d’objets collectors…

Mais cette dernière partie mérite développement… La conversation continue, vos idées, commentaires et suggestions sont les bienvenus !

» Article initialement publié sur le blog de Mikiane

» Illustration : la rédaction de France 24 par Luc Van Braekel sur Flickr

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